Après la première enquête publiée par “Elle”, 41 femmes se sont manifestées auprès des journalistes pour apporter leur témoignage contre Gérard Miller. Trois l’accusent de viol et quinze d’agressions sexuelles.
Le 31 janvier dernier, le magazine Elle publiait une longue enquête dans laquelle plusieurs femmes accusaient le psychanalyste d’agressions sexuelles et de viols lors de séances d’hypnose. Par la suite, Mediapart a publié de son côté une autre enquête où dix femmes, dont trois mineures, se disent avoir été victime de Gérard Miller, lui reprochant des agressions sexuelles ou un comportement inapproprié entre 1995 et 2016.
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Dans un nouvel article publié ce jeudi 8 février, Elle rapporte 41 nouveaux témoignages le mettant en cause, en réaction à la publication du premier article, dans lequel chacune de ces victimes présumées s’est reconnue : “J’avais l’impression de lire mon histoire” ont-elles confié au magazine. Parmi ces 41 témoignages, quinze évoquent des faits d’agressions sexuelles, trois l’accusent de viol, quant au reste il s’agit principalement de tentatives. Des faits qui seraient survenus entre 1993 et 2020 et mettent au jour un mode opératoire bien rodé.
Prédation
“Une cohorte de femmes qui ne se connaissent pas, mais qui, pour beaucoup, esquissent en écho le même scénario : celui d’un homme de l’âge de leur père abordant de toutes jeunes filles, assises dans le public de ses émissions ou évoluant dans son entourage personnel”, racontent les journalistes du Elle. Les méthodes décrites sont toutes similaires et rejoignent les récits parus dans la première enquête du Elle ou dans les colonnes de Mediapart. Après les avoir abordées, Miller les aurait invitées d’abord à venir chez lui, à son domicile, puis à participer à une séance d’hypnose.
Plusieurs des victimes présumées sont mineures au moment des faits reprochés, comme Muriel Sachs, fille du metteur en scène et chroniqueur Alain Sachs, que Miller aurait tenté de violer après l’avoir hypnotisée alors qu’elle était âgée de 17 ans. Une autre femme raconte avoir 15 ans lorsqu’elle a été agressée sexuellement par l’homme alors âgé de 45 ans. Les faits se seraient produits pendant des vacances passées au Club Med en Tunisie, alors que l’adolescente entretenait une relation amoureuse avec le beau-fils de Gérard Miller qui était lui aussi hypnotisé dans une autre pièce lors de l’agression.
Gérard Miller nie les accusations
Suite à ces témoignages, le psychanalyste a pris brièvement la parole le 7 février dernier (avant la parution de cette nouvelle enquête) via son compte X pour nier les accusations, tout en reconnaissant la nature dissymétrique de certaines relations qu’il a entretenues par le passé : “tout en reconnaissant qu’il était aujourd’hui évident pour moi, mais pas à l’époque, qu’il avait pu parfois y avoir entre des femmes plus jeunes et moi, compte tenu de mon statut d’“homme de pouvoir”, une dissymétrie qui me semblerait à présent rédhibitoire, j’ai d’emblée précisé m’être toujours assuré du consentement des femmes que j’ai pu fréquenter et récusé de la façon la plus catégorique qui soit toute agression sexuelle et, à plus forte raison, tout viol.”
Plusieurs femmes ont confié qu’elles allaient porter plainte contre Gérard Miller.
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