Depuis la plainte déposée hier par Judith Godrèche à l’encontre du réalisateur Benoît Jacquot, et son accusation aujourd’hui d’abus sexuels par Jacques Doillon, de nouveaux témoignages dénoncent les comportements de Jacquot, et plus largement, du système tout entier.
Après l’affaire Depardieu, qui mobilisa jusqu’aux plus hautes sphères de la politique nationale, le cas Benoît Jacquot pourrait bien déclencher une nouvelle vague dans le #metoo français, mais surtout une libération accentuée de la parole des victimes.
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Après avoir porté plainte contre Benoît Jacquot pour “viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans commis par personne ayant autorité”, Judith Godrèche a accusé le réalisateur Jacques Doillon d’avoir “abusé sexuellement” d’elle au micro de France Inter. Elle explique, à propos du tournage de La Fille de 15 ans, de et avec Jacques Doillon : “Tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène de sexe entre lui et moi, et on fait 45 prises”.
Cette révélation survient en même temps que la parution d’un nouvel article publié dans le Monde, dans lequel de nouveaux témoignages de femmes accusent Benoît Jacquot. L’actrice Julia Roy parle de “violences verbales et physiques”. Isild Le Besco évoque, quant à elle, des “violences psychologiques ou physiques”.
Parmi les autres témoignages, Vahina Giocante raconte le tournage de Pas de scandale, pendant lequel Benoît Jacquot lui demande d’enlever sa culotte, sans que “cela n’ait aucun sens scénaristique”. Elle poursuit : “il m’a fait comprendre que je n’avais pas le choix”.
Un problème systémique
Dans un entretien croisé publié par Libération, Alice de Lencquesaing, Clotilde Hesme et Ariane Labed racontent qu’à l’ADA (Association des acteur·ices); “on ne cesse de recueillir des témoignages d’abus sur les plateaux qui peuvent aller jusqu’à la mise en danger d’autrui.” Un problème systémique qu’il faudrait déconstruire, selon elles, dès la racine en revoyant les récits que promeut le septième art, “qu’ils soient beaucoup plus variés, avec des imaginaires plus vastes”, mais aussi, tout simplement de “travailler dans le respect du code du travail. Rien de plus. Dans quelle autre industrie se prend-on de vrais coups sans que cela pose problème ?”
CE2, le nouveau film de Jacques Doillon, devrait sortir au cinéma 27 mars prochain, tandis que Belle de Benoît Jacquot, est attendu pour cette année également…
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