Une réflexion sur l’identité dont la cohérence du regard est compromise par une structure narrative inutilement alambiquée.
A man s’ouvre sur une vision labyrinthique. En reprenant le motif pictural de La Reproduction interdite de Magritte, qui représente un homme de dos face à un miroir qui reflète son propre dos, le film avertit son·sa spectateur·rice : le miroir ment. La caméra regarde de la même manière Daisuke, un homme qui n’est pas celui qu’il prétend être.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En voulant joindre à sa méditation patiente sur l’identité l’écriture d’un thriller à tiroir, tortueux et retors, le cinéaste japonais Kei Ishikawa semble vouloir mener deux films de front qu’il peine à réconcilier. Au-delà d’une certaine confusion dans la conduite de son récit, ces différents visages qui auraient pu nourrir le film – voire le contaminer, à son tour, d’une crise identitaire ici parfaitement à propos – le font davantage ressembler à un alliage forcé qui finit par produire de véritables contresens.
Un regard approximatif
Tout au long du film, le réalisateur s’évertue à définir l’identité de son personnage comme une enveloppe sans cesse en mouvement, complexe et sinueuse, ne relevant pas d’une essence héréditaire mais d’un conditionnement social. Pourtant, Kei Ishikawa n’applique pas cette rigueur à tous ses personnages. C’est notamment le cas du père biologique de Daisuke, réduit à une personnification du mal dont les agissements criminels ne sont jamais contextualisés, ni investis par la moindre tentative d’explication. Un regard approximatif qui finit par fragiliser le portrait pourtant courageux et peu entendu sur la xénophobie dont sont victimes les populations coréennes dans la société japonaise.
A Man de Kei Ishikawa avec Satoshi Tsumabuki, Sakura Ando, Masataka Kubota – en salle le 31 janvier
{"type":"Banniere-Basse"}