Derrière les provocs, la révélation d’une âme sensible dans le rap français.
Guizmo cache mal son jeu. L’ex-Entourage devenu l’Entou-seul a beau s’escrimer à ajuster son gilet pare-balles et à sortir les armes, ses vantardises cachent mal la solitude du lascar, les regrets planqués derrière les phases et l’aigreur qui persiste quand l’effet du shit s’estompe.
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En dépit des beats martiaux taillés par Igoom, Nizi ou Animalsons, la banquise se craquelle sous le feu de ces “espoirs à contre-jour” qui impriment une épaisseur à son rap d’apparence vantard. On sent le gamin qui a déconné et qui le sait, entre le désespoir sorti d’une bouteille, une vie passée à “se fermer des portes” et le zedou planqué dans le slip devant maman (Maman STP).
Bicrave, chômage et embrouilles, le Guiz n’est ni plein de thunes, ni à l’aise dans ses baskets, mais assume ces espoirs brisés que campent ici une poignée de citations choisies chez Oxmo ou Booba (Guizmax). Balancé entre fanfaronnades et réalisme âpre, La Banquise est un disque plein d’hématomes et de regrets latents, de festins funk, d’humour de lascar et de rap contact sérieusement en place. Putain d’espoir.
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