Une vidéo du cinéaste Benoît Jacquot refait surface sur les réseaux sociaux: il y qualifie sa relation avec Judith Godrèche, alors mineure, de simple “transgression”. Après l’avoir visionné, l’actrice a décidé de le dénoncer publiquement sur son compte Instagram.
“La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom. Il s’appelle Benoît Jacquot.” Ce week-end, Judith Godrèche a décidé de nommer celui dont elle a jusqu’ici toujours refusé de dire le nom. Si depuis quelques semaines, plus personne n’ignorait qu’elle avait, à la fin des années 80, entretenu une relation dès l’âge de 14 ans avec le cinéaste alors âgé à l’époque de 40 ans, Judith Godrèche avait préféré ne jamais l’identifier, notamment durant la promotion de sa série, Icon of French Cinema, sortie sur Arte fin décembre, par “peur que le sujet disparaisse derrière un nom”. Dans cette série autofictionnelle oscillant entre le fantasque, le grave et l’absurde, l’actrice, qui joue son propre rôle, revient notamment sur sa relation sous emprise avec Benoît Jacquot.
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Une vidéo, qui a fait son apparition sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a tout changé. Elle est extraite d’un documentaire intitulé Les Ruses du désir: l’interdit et réalisé par Gérard Miller en 2011. On y voit le réalisateur Benoît Jacquot revenir sur sa relation avec Judith Godrèche lorsque celle-ci était âgée de 15 ans (Ndlr: 14 ans selon elle): “C’est forcément une transgression parce que je ne sais plus, ne serait-ce qu’au regard de la loi telle qu’elle se dit, on n’a pas le droit en principe, je crois… Une fille comme elle, comme cette Judith, qui avait en effet 15 ans, en principe, et moi 40, j’avais pas le droit, je crois pas… Mais ça, elle en avait rien à foutre et même elle, ça l’excitait beaucoup, je dirais.”
Le réalisateur reconnaît ensuite dans la vidéo que son métier de cinéaste lui a permis d’avoir une relation avec une mineure sans être inquiété: “Le fait est que d’une certaine façon faire du cinéma est une sorte de couverture, au sens où on a une couverture pour tel ou tel trafic illicite, c’est une sorte de couverture pour des mœurs de ce type-là […] ‘Ah oui mais il est cinéaste, il est artiste, il est en train de créer une actrice, c’est leur truc’, voilà. Et en même temps, dans le landerneau cinématographique, on peut sentir qu’il y a une certaine estime, une certaine admiration pour ce que d’autres aimeraient sans doute bien pratiquer aussi, y a ça aussi, ce qui n’est pas désagréable d’ailleurs.”
“D’où lui vient ce sentiment d’impunité?”, s’est interrogé Judith Godrèche ce week-end sur son compte Instagram, qu’elle a rendu public pour l’occasion. “Je regretterai peut-être cette fougue – impulsion de révolte. Qui va sûrement créer la discorde, ajoute-t-elle. Beaucoup de gens me tourneront le dos. Mais je suis profondément heureuse d’avoir pu réaliser cette série Icon of French Cinema et ma reconnaissance pour ceux qui m’ont soutenue est infinie. Je ne me serais probablement jamais exprimée de manière aussi personnelle sur ces réseaux si ce documentaire n’était pas tombé sous mes yeux. Qui vivra verra.” Depuis, l’actrice, qui écrit avoir “peur de ne plus travailler” a reçu de nombreux messages de soutien.
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