La branche tricolore du géant suédois a annoncé, par la voix de son directeur général, qu’elle ne financerait plus les Francofolies de la Rochelle et le Printemps de Bourges. Une décision faisant suite à la mise en place d’une taxe sur le streaming musical.
Au lendemain de la décision du gouvernement de mettre en place, à l’horizon 2024, une taxe sur le streaming musical en France, la branche tricolore de Spotify a mis fin aux financements de deux festivals : les Francofolies de la Rochelle et le Printemps de Bourges.
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Une annonce formulée par son directeur général, Antoine Monin, lequel a partagé sur X (ex-Twitter) son “regret” de mettre fin à un soutien qui se manifestait “financièrement et par le biais d’activations sur le terrain en faveur d’artistes émergents (le Chantier et les iNOUïs)”.
Pourquoi, au juste, décider de couper le robinet pécuniaire aux deux événements ? Une façon, sans doute, de faire pression sur le gouvernement, qui perdrait gros si Spotify – numéro un du streaming musical à l’échelle mondiale, rappelons-le – en venait à quitter l’Hexagone.
LE CNM, le SMA et l’UPFI favorables à la taxe streaming
La taxe en question, qui sera appliquée dans une poignée de semaines, s’élève à 1,2% du chiffre d’affaires des plateformes (contre les 1,75% prévus initialement). Votée au Sénat en novembre dernier, lors de l’examen du projet de budget 2024, elle vise à financer le Centre national de la musique (CNM), entité créée en 2020 pour soutenir la filière musicale française – équivalent du CNC pour le cinéma.
Et une chose est sûre : elle n’a pas convaincu les acteur·ices des plateformes, qui plaidaient d’une seule voix pour une contribution volontaire (et donc non-contraignante). Antoine Monin a ainsi dénoncé “une monumentale erreur stratégique [allant] à l’encontre des enjeux de souveraineté économique, culturelle et technologique européenne”, sur les ondes de France info, le 14 décembre.
D’où cette décision radicale prise par Spotify France, visant à amortir “un coup dur porté au secteur de la musique, à l’innovation et aux plateformes indépendantes européennes”, dixit son directeur général. Contactés, les deux festivals n’ont pas souhaité réagir mais “[accusent] réception de leur décision”. De leur côté, le CNM, le Syndicat des musiques actuelles mais aussi l’Union des producteurs phonographiques français (UPFI) militaient ardemment pour l’instauration d’une taxe streaming.
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