Une dramédie signée Erwan Le Duc, une plongée culinaire signée Frederick Wiseman et un biopic consacré à l’un des plus grands peintres des XIX et XXème siècles… Voici les films à voir (ou pas) cette semaine.
La Fille de son père, d’Erwan Le Duc
Erwan Le Duc a autant le sens de la comédie et du drame. Son cinéma revêt par exemple ce charme, cette fantaisie, cet humour fantasque qu’on trouve dans les premiers films de Philippe de Broca, avec quelque chose de plus contemporain, notamment dans sa façon d’envisager les rapports homme-femme. Erwan Le Duc (auteur du beau Perdrix, en 2019) réussit avec La Fille de son père à filmer ce moment où il faut “passer à autre chose”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La critique de Jean-Baptiste Morain
Menus-plaisirs Les Troisgros, de Frederick Wiseman
Comme à son habitude, Wiseman n’intervient jamais, ne propose aucune interview, ne dit jamais qui est qui (on le comprend très rapidement) et enregistre (images et sons impeccables) ce qui se déroule sous ses yeux avec une acuité sans faille. Tant de perfection laisse un peu baba (au rhum). Et l’on comprend mieux ce que signifie, vue de près, l’excellence de la gastronomie française – on se dit que le ministère du tourisme devrait ce réjouir de l’existence de ce film, magnifique publicité pour notre pays.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Aquaman et le Royaume Perdu de James Wan
L’élégante vélocité du cinéma de James Wan est absente de cet opus proprement répugnant sur le plan visuel, dont ne suinte que les changements de programme et les reshoots, lesquels ont sans doute servi à gommer le plus de dialogues possibles d’Amber Heard/Mera, reine consort d’Atlantide, quasi réduite au silence par le montage suite aux menaces de boycott de la horde de mascu-fans qui souhaitent sa mort.
Munch, de Henrik Martin Dahlsbakken
Censé incarner la versatilité complexe de son personnage, ce regard non-linéaire et transidentitaire, au demeurant très prometteur, ne transcende hélas jamais l’académisme du film. Même si déstructurés, les grands blocs choisis seront les passages classiques du biopic traditionnel (l’innocente jeunesse, la crise existentielle puis la fin de vie) qui trouvera, sans grande surprise, pour grand pic narratif une scène montrant l’achèvement des premières esquisses du Cri.
Reprise Wong Kar-wai
Du chef-d’œuvre qui a révélé le cinéaste hongkongais en Occident à son moyen-métrage méconnu réalisé dans le cadre du film à sketches Eros, ces quatre films rongés par la mélancolie ont en commun de mettre en scène la douleur amoureuse avec une inventivité formelle sidérante.
{"type":"Banniere-Basse"}