Quels livres la rédaction des Inrockuptibles mettra sous le sapin cette année ? Chaque jour jusqu’au 24 décembre, un·e journaliste partagera son choix. Aujourd’hui, Faustine Kopiejwski de ChEEk.
À mes nombreuses amies qui aiment arpenter les sommets hiver comme été, j’offrirais bien La Montagne vivante de Nan Shepherd (1893-1981). Ce livre, considéré comme un chef-d’œuvre du nature writing, dont l’autrice est l’une des pionnières, n’est autre que le portrait, infiniment poétique et détaillé, d’une chaîne de montagnes. Celle des Cairngorms, dans les Highlands en Écosse, que Nan Shepherd a sillonnée dans les années 1940, sans GPS ni équipement Quechua, et qu’elle décrit ici dans toute sa force et son ambivalence.
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Entre beauté et âpreté, Shepherd, qui enseignait par ailleurs la littérature anglaise, fait un récit sensuel, quasi mystique, de ses multiples randonnées dans le massif. Achevé en 1945, La Montagne vivante est resté plusieurs décennies à l’état de manuscrit avant d’être publié en 1977, puis traduit en France en 2019. La version française, signée Marc Cholodenko, le dialoguiste de Philippe Garrel et traducteur entre autres de Jeffrey Eugenides (Middlesex, The Virgin Suicides), rend au texte toute sa grâce et à son autrice tout son génie littéraire. Lequel est déjà célébré sur les billets de cinq livres écossaises, où le visage de Nan Shepherd s’affiche depuis 2017.
Nan Shepherd, La Montagne Vivante (Christian Bourgois éditeur), 176 pages, 17 euros. Traduction de l’anglais (Ecosse) par Marc Cholodenko.
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