Entre road trip espagnol déchaîné, comédie dénudée sur les plages grecques et documentaire trans insurrectionnel : la 29e édition de Chéries-Chéris a dévoilé son palmarès !
Après dix jours passés sous le signe du cinéma queer international, le festival du film LGBTQI+ Chéries-Chéris s’est achevé mardi soir avec la projection du mélodrame de Katell Quillévéré porté par Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier, Le Temps d’aimer, et l’annonce d’un palmarès étonnant. Chose rare : hormis le drame nigérien All the Colours of the World Are Between Black and White de Babatunde Apalowo, lauréat ex aequo du Prix du jury, c’est la comédie qui ressort grande gagnante de cette édition !
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Du rire, mes sœurs !
Le road trip débridé On The Go, des espagnoles Julia de Castro et María Gisèle Royo, partage ainsi le Prix du jury. Présentée à Locarno, cette escapade estivale trop foutraque entre deux meilleurs amis, sur les traces d’un donneur de sperme pour elle et d’amants pour lui, lorgne doucement vers la folie d’un Gregg Araki.
The Summer With Carmen du grec Zacharias Mavroeidis, passé par la Mostra de Venise, remporte quant à lui le très convoité Grand Prix. Un film-dans-le-film métatextuel qui s’amuse de la vie amoureuse chaotique de son protagoniste pour établir une sorte de cartographie amusée de la vie gay : ses lieux de drague, ses amitiés uniques, ses questionnements spécifiques… Le film sortira au cinéma le 19 juin 2024.
Parmi les oubliés qui auraient amplement mérité une distinction : le magnifique drame familial 20 000 espèces d’abeilles de Estibaliz Urresola Solaguren, récompensé à la Berlinale, et Blue Summer de la chinoise Zihan Geng, un itinéraire adolescent mélancolique remarqué lors de la dernière Quinzaine des Cinéastes.
La parole trans au premier plan
Pour ce qui est de la compétition documentaire, s’est distingué le très stylisé Kokomo City de D. Smith, auréolé du Grand Prix et en salle le 6 décembre prochain. Le film, remarqué à Sundance, déroule avec énergie les témoignages de quatre travailleuses du sexe trans afro-américaines sur leur place dans la communauté noire et les risques qu’elles encourent quotidiennement. Autre prix non négligeable au palmarès : la mention spéciale à Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado. Une petite révolution du cinéma français, disponible actuellement sur Arte, qui se ré-approprie le texte éponyme de Virginia Woolf pour mettre en lumière son héritage dans les récits trans d’aujourd’hui, avec humour et impertinence.
Côté courts, c’est Héroïnes d’Astré Desrives, sur la résistance des deux lesbiennes Claude Cahun et Marcel Moore face à l’invasion nazie, qui a empoché le Grand Prix.
Le palmarès complet :
Compétition fiction :
Grand Prix : The Summer With Carmen de Zacharias Mavroeidis
Prix du jury : All The Colours of the World Are Between Black and White de Babatunde Apalowo et On The Go de Julia de Castro et María Gisèle Royo
Prix d’interprétation : Teresa Sánchez pour Dos Estaciones
Compétition documentaire :
Grand Prix : Kokomo City de D. Smith
Prix du jury : Anhell69 de Theo Montoya
Mention spéciale : Orlando, ma biographie politique, de Paul B. Preciado
Compétition court métrage :
Grand Prix : Héroïnes d’Astré Desrives
Prix du jury : Corps absents de Antonius Ghosn
Mentions spéciales du jury : 4801 nuits de Laurence Michel et Romy & Laure…happées par le trou spatio-temporel ! de Laure Giappiconi et Romy Alizée
Prix Libertées-Chéries : Transfariana de de Joris Lachaise
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