Pris sous l’aile de Selah Sue, le duo vient de sortir son premier album “In Dreams”, une ode à la nuit fantasmant un monde meilleur.
A l’occasion de son concert bruxellois lors de la précédente session fiftyfifty, on découvrait le duo formé par la chanteuse Birsen Uçar et le multi-instrumentiste PJ Seaux. Et c’est sur le rooftop cosy de l’hôtel JAM, autour d’un verre et d’un feu de cheminée, que l’on invitait le duo pour un entretien intimiste.
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Bruxelles, vie
Fasciné par les paysages de sciences fiction, Hydrogren Sea s’inspire de l’élément le plus abondant sur Terre, l’hydrogène, et d’une rivière du même élément atomique courant sur la planète Jupiter. Cette passion pour le cosmos, Birsen la doit à un cadeau de sa moitié PJ : “Il y a 5 ans, PJ m’avait acheté un télescope pour mon anniversaire et c’est comme ça que notre fascination pour l’univers et le cosmos à commencé.“ A l’époque, Birsen est étudiante en littérature et cinéma, PJ est musicien et enchaîne les tournées. Il n’est que trop rarement à la maison, et Birsen s’ennuie et commence à écrire des chansons en secret :
“J’ai pris mon temps pour écrire des textes. Et un jour je lui ai fait écouter. Parce que je n’osais pas chanter devant lui. Et il a été très surpris, car il ne savais pas que je savais chanter. Et moi non plus. On a réalisé qu’on pouvait donc faire ça ensemble, c’était il y a 4 ans.”
Ensemble, ils commencent à écrire des chansons sur la table du salon, et la nuit de préférence, profitant du calme ambiant de leur quartier de Jette à Bruxelles, situé à proximité des parcs et de lacs, comme le confie Birsen : “On préfère vivre la nuit, on s’y sent plus libre. La banque n’est pas ouvert, les boutiques non plus, pas ou peu d‘emails ni de coups de téléphone.” Ces deux oiseaux de nuits, composent une ode aux ténèbres qui dessinera peu à peu les contours de leur premier EP.
“In the darkest hour of night / We sit around contemplating life” extrait de Beating Heart
Un premier album sorti en 2016
Remarqué dès 2014 sur les playlists de streaming avec cet EP Court of the dark, le duo belge part rapidement en tournée sur une centaine de dates pour assurer les premières parties de groupe comme Selah Sue (avec qui PJ joue également sur scène), mais aussi Oscar and the Wolf et Joan as a Policewoman : “ça nous a permis de tester des nouveaux morceaux. On a pris le temps pour trouver notre son et notre style”. Après avoir affronté le public de Zéniths et grandes Arenas aux côtés de leur marraine belge, Hydrogen Sea décide de s’accompagner d’un batteur – donnant une dimension live plus intense, et prend enfin le chemin du studio pour enregistrer leur premier album : In Dreams (paru en octobre dernier).
L’écologie comme source d’inspiration
Abandonnant leur salon, ils enregistrent dans le studio anversois de Joris Caluwaerts (STUFF.) et bouclent le mixage à Glasgow avec Tony Doogan – le maestro écossais connu pour son travail avec Mogwai et Belle & Sebastian. Avec le premier single de l’album, Beating Heart, ils tapent immédiatement dans l’oeil de la blogosphère et rassemblent plus de 700 000 vues sur Youtube.
S’évadant du quotidien et de la mornitude, le disque In Dreams nous plonge dans des rêves cotonneux où chaque phrase résonne comme un mantra. Souvent comparé à des groupes de trip-hop comme Portishead ou Massive Attack – créant comme eux un univers capiteux et introspectif, le duo mêle habilement instrumentation électronique et acoustique, soufflant le chaud et le froid à la fois. PJ explique : “Pour l’album, on a aussi enregistré du piano, de la guitare et une batterie acoustique, car c’est super important pour nous de combiner des sons différents, électroniques et analogiques. Ça donne plus de chaleur et d’humanité. Si on avait choisi seulement des instruments électroniques, ça sonnerait de manière un peu froide.“
« It’s the everyday routine that cannot relieve me somehow »
extrait de Walk Away Now« But in dreams / There is possibility »
(Mais dans les rêves / Il y a des possibilités)
extrait de In Dreams
A la fois mélancolique et personnelle, la plume de Birsen agit elle comme un remède : “Pour moi écrire, c’est une sorte de thérapie. Je me débarrasse des sentiments négatifs. Mes textes sont un ‘call to action’ pour préserver la planète, mais aussi pour prendre soin l’un de l’autre.”
L’écologie est en effet un des sujets de prédilection du couple. Avec des titres comme Free Falling ou Lead Us Home, qui posent des questions sur le climat et affirment l’engagement de PJ et Birsen : “On veut que la planète soit encore là dans 100 millions d’années ! Et malheureusement l’homme lui fait beaucoup de mal et la détruit. On trouve ça triste donc on en fait des chansons.”
« Meet the forests
Meet the sunshine
We need the moonlight
To lead us home »
extrait de Lead Us Home« Will we ever take care of our world
At the end of our stay here? »
extrait de Free Falling
En couple depuis 9 ans et en duo sur scène depuis presque 4, ce tandem fusionnel – PJ finissant les phrases de Birsen en vice versa durant l’interview – continue de mener des projets personnels chacun de son côté : PJ comme claviériste en tournée et Birsen plus récemment dans un groupe 100% féminin. Elle écrit aussi désormais pour d’autres artistes comme Selah Sue, et a notamment cosigné une chanson pour la très pop Laura Tesoro (What’s the pressure) sélectionnée pour l’Eurovision belge.
En attendant leur premier concert parisien en 2017, on se console avec un extrait de leur concert capté lors de la session fiftyfifty bruxelloise :
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