En Hongrie, le gouvernement a interdit aux mineurs l’accès à une exposition du World Press Photo mettant en avant des personnes LGBTQI+.
Depuis septembre et ce jusqu’au 5 novembre, le musée national de Budapest (Hongrie) accueille entre ses murs une exposition du prix World Press Photo qui, chaque année, met en avant une sélection des meilleures photos d’actualité à travers le monde.
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Le travail de la photo-journaliste philippine Hannah Reyes Morales, visible dans le cadre de cette exposition, s’est retrouvé dans le viseur de l’extrême droite hongroise comme le rapporte l’AFP. Ces cinq photos, prises pour le New York Times, documentent le quotidien des Golden Gays, une communauté de personnages âgées LGBTQI+ habitant ensemble à Manille. Les images de la photo-reporter montrent comment ils et elles s’entraident au quotidien, ainsi que des spectacles et des show drags. De quoi susciter l’ire de la députée Dora Duro du parti d’extrême droite Notre Patrie : la femme politique a demandé au ministère de la Culture hongrois, qui a accepté, que l’exposition World Press Photo soit totalement interdite aux mineur·es, et ce au regard d’une loi de juin 2021 sur la “protection de l’enfance”.
Cette loi homophobe prise par le gouvernement d’extrême droite du président Viktor Orban punit la “promotion” de l’homosexualité auprès des mineur·es. Dora Duro a ainsi affirmé à l’Associated Press que “la manière de vivre de la minorité LGBTQ n’est pas le plus gros problème au monde”, estimant que cette exposition serait “dangereuse pour les mineur·es mais aussi pour les adultes”.
“Ce qui est dangereux est de limiter la visibilité de la communauté LGBTQI+”
La directrice du World Press Photo, Joumana El Zein Khoury, soulignant qu’il n’y a “rien d’offensant ou d’explicite dans ces images”, s’est dite “terriblement choquée” par cette décision du gouvernement hongrois. De son côté, la photo-journaliste Hannah Reyes Morales a affirmé dans un communiqué que “ce qui est dangereux est de limiter la visibilité de la communauté LGBTQI+ ainsi que son droit à exister et à être vue”. Dimanche 29 octobre, plusieurs étudiant·es se sont rendu·es devant le musée, les yeux bandés, pour dénoncer cette censure et réclamer “des réformes éducatives”.
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