Du 1er au 22 décembre, la jeune Galerie Audi talents accueillera les lauréats 2015 de la catégorie Musique à l’image. L’objectif de cette première exposition, intitulée « Musique meuble : terrain de jeu graphique et sonore » et composée de deux installations, est de permettre aux visiteurs d’expérimenter et de s’approprier le son. Entretien avec les frères et artistes Florent et Romain Bodart qui nous en disent plus sur leur processus de création et sur l’événement.
L’exposition s’appelle Musique meuble : terrain de jeu graphique et sonore. Pourquoi ce titre ?
Florent et Romain Bodart : C’est une référence à Erik Satie que nous adorons, et qui a défini le concept de la musique d’ameublement. Cette musique est un peu l’ancêtre de la musique d’ascenseur. Les deux installations que nous avons réalisées nous-mêmes peuvent aussi se considérer comme des meubles. Tout cela rappelle un peu ce champ lexical. Ce sont des meubles sonores.
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Aviez-vous carte blanche ?
Oui, nous pouvions faire ce que nous voulions. La contrainte venait surtout de l’espace de la Galerie Audi talents. Il fallait quelque chose de présentable qui tienne dans 200 mètres carrés – ce qui n’est pas forcément facile. Nous étions libres, il fallait juste s’adapter au lieu.
Vous proposez deux installations, Le Pianographe et L’Arbre à Cerveaux, avec lesquelles les visiteurs pourront expérimenter des sonorités. La dimension participative est-elle importante pour vous ?
Nous avions envie de leur faire découvrir la musique électronique. Cette année, nous avons fait un atelier de bruitage, Bullit, à la Sound Design Party, organisée à la Gaîté Lyrique avec le soutien d’Audi talents awards. Cet atelier sera d’ailleurs à la galerie. Cette expérience nous a donné envie de partager avec le public, et de le faire participer à la création musicale.
Est-ce difficile d’exposer la musique ?
Nous sommes passés par une phase de réflexion. Nous voulions d’abord faire un film en réalité virtuelle. Nous avons fini par trouver que c’était trop limité, pas assez intéressant, trop fermé. C’était sincèrement dommage de ne pas utiliser pleinement le potentiel de la galerie, de ne pas être dans le concret.
Que voulez-vous montrer avec cette exposition ?
L’exploration, la complexité des sons. Nous voulions mettre l’accent sur les mélanges des mondes, réunir plusieurs disciplines comme le dessin, la musique, le design. Conjuguer toutes ces disciplines dans une même exposition. Nous sommes multimédias, ce rendez-vous devait aussi l’être.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour la concevoir ?
Cela fait six mois que nous sommes au courant du lieu d’exposition. La conception nous a pris trois mois. Pour créer les objets, nous nous sommes mis à la découpe laser, qui nous a permis de gagner pas mal de temps. Nous habitons la campagne, et dans un village à côté de chez nous se trouve un “fab lab” (un laboratoire de fabrication – ndlr) avec lequel on a travaillé. Nous avons tout construit dans l’atelier de notre sœur, qui est luthier, et avons utilisé sa gamme d’outils. Cela nous a pris deux bonnes semaines. Il y a eu aussi toute une phase de programmation.
Etes-vous heureux du travail accompli ?
La construction nous a plu, il y a encore du travail au niveau de la programmation, mais tout sera au point pour l’exposition. Visuellement, nous sommes très contents du résultat.
Vincent Carry, le directeur de Nuits sonores, est le commissaire général de l’exposition : comment vous a-t-il accompagnés ?
Nous l’avons rencontré quand nous avons gagné le concours. Il faisait partie du jury. Nous sommes en contact avec lui depuis un an, nous
faisons régulièrement des réunions. Il a, par exemple, organisé toute la programmation périphérique à l’exposition, il nous aide, trouve des idées. Il s’occupe bien de nous !
Il y a aussi des événements autour de l’exposition…
Tous les vendredis, il y aura des événements ouverts au grand public dont un DJ set de Laurent Garnier le 2 décembre. La programmation complète sera annoncée sur le site Audi talents awards. Et nous animerons aussi, les 17, 18, 21 et 22 décembre, des ateliers de bruitage pour les enfants. L’événement sera assez vivant, grâce à Vincent. Il a vraiment insisté pour faire une exposition qui ne soit pas figée.
L’exercice de l’exposition participative vous a-t-il plu ?
Oui, beaucoup. Le côté participatif n’a pas été difficile à mettre en place, mais il est vrai que l’on découvre et que l’on tâtonne.
Pensez-vous pouvoir un jour réitérer l’exercice ?
Avec plaisir ! Nous aimerions beaucoup que l’exposition continue, nous pensons déjà à d’autres installations, nous avons d’autres idées. C’est vraiment Audi talents awards qui nous a donné l’impulsion, je ne sais pas si nous l’aurions eue de nous-mêmes.
Pensez-vous utiliser vos installations pour votre travail de live ?
Ça peut être une idée ! En live, ça peut être très intéressant d’utiliser Le Pianographe ou L’Arbre à Cerveaux. Nous y avons déjà pensé.
Comment s’annonce la suite pour vous ?
Nous créons encore de la musique pour les publicités Audi, disponible sur internet. Nous avons aussi un autre projet. Florent est illustrateur, et nous aimerions faire un conte musical interactif pour enfants sous la forme d’un livre. Nous envisageons ça pour la fin de l’année 2017 !
Musique meuble : terrain de jeu graphique et sonore
Du premier au 22 décembre 2016 à la Galerie Audi talents awards
23 rue du Roi-de-Sicile, Paris IV
Plus d’informations sur auditalentsawards.fr
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