Avec 73 longs métrages et 64 courts métrages, le festival parisien, qui se tiendra du 18 au 28 novembre, propose un très large panorama de toute la diversité de la création queer contemporaine.
Avec ses compétitions de fictions, de documentaires, de courts métrages, ses séances de patrimoine, ses sélections panorama et autres séances événements, le festival Chéries-Chéris entend bien être, plus que jamais, le fer de lance du cinéma LGBTQIA+. Plus de quarante nationalités sont représentées dans cette programmation qui embrasse toute la pluralité des registres et formes permises par le cinéma. Il fallait sans doute un programme aussi riche pour pouvoir rendre compte de toutes les interrogations qui traversent le monde contemporain concernant les genres, la sexualité, les identités et les interdits.
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Dans son édito, Grégory Tilhac, directeur artistique du festival, se réjouit de cette multiplicité d’approches, qui traduit toute l’inventivité des artistes contemporain·es : “Humour déglingué, rêves érotiques, discours politiques radicaux, porno vintage, romances pimentées ou expérimentation semi-théâtrale, tout le champ des possibles vous sera proposé. Cette année, plus que jamais, les cinéastes font tomber les conventions, explorent nos fantasmes et clament haut et fort leur droit à la créativité, à l’impertinence et à la folie.” Faisons donc le point sur les temps forts du festival.
Andrew Haigh en ouverture, Katell Quillévéré en clôture
À l’image de la programmation, le film d’ouverture, Sans jamais nous connaître d’Andrew Haigh, est à la croisée des genres, entre romance gay, thriller psychologique et film de fantômes. Si le film est aussi attendu, c’est aussi en raison de son casting, qui réunit Andrew Scott, le hot priest de Fleabag, et Paul Mescal, l’étoile montante du cinéma indé, révélé notamment par Aftersun.
Katell Quillévéré fera quant à elle la clôture du festival le 28 novembre au Mk2 Bibliothèque, avec la projection en avant-première du Temps d’aimer. Présenté à Cannes Première en mai dernier, le quatrième long métrage de la réalisatrice met en scène Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier juste après la Libération pour livrer une analyse très fine sur le mystère du couple.
De nombreuses avant-premières
Le festival nous donnera également l’occasion de découvrir plusieurs films particulièrement attendus, qui ont déjà fait parler d’eux dans de grands festivals internationaux. Ainsi, Conann de Bertrand Mandico sera projeté avant sa sortie officielle le 29 novembre 2023. Selon les mots de Grégory Tilhac, ce film électrisant “livre une relecture queer, camp et féminine du célèbre personnage d’heroic fantasy, ici incarné par 6 actrices différentes”. Découvert à la Quinzaine des cinéastes au dernier festival de Cannes, le film nous avait procuré “une expérience de jubilation immense”.
Parmi les autres films attendus, notons la sélection d’Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado dans la compétition documentaire. Récompensé par le Teddy Award à la Berlinale 2023 et projeté lors du Cinéma du Réel, ce documentaire poétique et politique est une manière d’actualiser Orlando de Virginia Woolf, le premier roman dans lequel le personnage principal change de sexe au milieu de l’histoire.
Toujours du côté documentaire, le festival projettera Édouard Louis, ou la Transformation de François Caillat. Ce film, consacré à l’auteur d’En finir avec Eddy Bellegueule, se fait le récit d’une métamorphose : celle d’un garçon, issu d’un milieu sous-prolétaire picard, en star de la vie culturelle française. Par ailleurs, une autre figure intellectuelle contemporaine importante est également présente dans la programmation, avec la séance événement de Split d’Iris Brey. L’autrice du Regard féminin y suit une cascadeuse de 30 ans, qui, sur le tournage d’un film, tombe amoureuse de la star qu’elle double.
Nouveaux talents
L’une des très grandes richesses de Chéries-chéris est de mettre à l’honneur de jeunes talents encore méconnus. Outre les compétitions de longs métrages, les sections panoramas et les compétitions courts métrages donnent la part belle aux cinéastes de demain. On pourra, par exemple, découvrir le premier long métrage de Léolo Victor-Pujebet, Le Corps du délit, inspiré des textes de Geoffroy de Lagasnerie, Jean Genet ou Ulrike Meinhof. Entre la fiction, le documentaire et le cinéma expérimental, le film met en scène Mathieu Morel, Denis Lavant ou encore Bertrand Bonello dans une réflexion politique sur le corps et le désir.
L’ensemble de la programmation est à retrouver prochainement sur le site du festival.
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