L’Américain délaisse un temps le hip-pop pour privilégier des claviers synthétiques et aériens.
Il y a quatre ans, Our Pathetic Age montrait combien DJ Shadow pouvait être indécis. Ce double album se partageait entre envolées instrumentales et morceaux rappés ou chantés. Pour ce septième long format, il retrouve la solitude d’Endtroducing….. (1996) : pas de guests, juste ses machines et sa discothèque.
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C’est d’ailleurs ce que l’on entend sur le manifeste miniature All My avec son sample de voix répétant “all my records and tapes”. C’en est même troublant sur l’electropop You Played Me construit à partir d’un obscur a cappella R&B déniché dans les archives d’une radio californienne.
Un morceau fédérateur pour les futurs festivals
Si les samples restent présents dans sa caisse à outils, les claviers ont pris plus d’importance vu la prédominance de mélodies synthétiques aériennes (Ozone Scraper) ou grinçantes. Craig, Ingels, & Wrightson est ainsi un hommage aux artistes de comic books d’horreur réunis dans le titre mais aussi, de manière plus subliminale, à un autre maître du frisson, John Carpenter.
Ce qui frappe tout au long d’Action Adventure, c’est la prise de distance esthétique avec le hip-hop, formellement absent ici. Déjà habitué à pousser ses machines à la mélancolie, DJ Shadow creuse ce sillon en louchant, semble-t-il, sur Moby ou même l’énergie du dubstep à l’américaine (les huit minutes de Time and Space ou Witches Vs. Warlocks avec son sample de chœurs déconstruits). Metal rock boosté aux boîtes à rythmes dansantes, avec chant du coq en prime, Free for All devrait être, lui, un morceau fédérateur pour les futurs festivals.
Action Adventure (Mass Appeal Records/The Orchard). Sortie le 27 octobre.
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