Dans une interview accordée à “Elle”, l’actrice répond à la lettre ouverte de Gérard Depardieu publiée début octobre. Et dénonce le “silence assourdissant” du milieu du cinéma.
“Je veux enfin vous dire ma vérité. Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme. Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère…” Voilà ce qu’écrit Gérard Depardieu dans une tribune publiée dans Le Figaro le 1er octobre. Dans ce texte, le comédien s’estime en outre victime d’un “lynchage” orchestré par le “tribunal médiatique” et nie les faits dont il est accusé. Pour rappel, dans une enquête publiée en avril 2023 dans Mediapart, 13 femmes accusent l’acteur de violences sexuelles. En outre, il est mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould.
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Dans un entretien publié dans Elle le 12 octobre, l’actrice française Anouk Grinberg a pris la parole pour soutenir l’actrice et plus généralement toutes les femmes accusant l’acteur de violences sexuelles. Ancienne compagne de Bertrand Blier, qui est un ami proche de Depardieu, la comédienne affirme dans cette interview qu’elle “ne peut plus se taire”.
“Cela doit cesser”
“Quand il dit […] qu’il n’a jamais agressé une femme, moi, je l’ai vu le faire pendant tout ce temps”, assure Anouk Grinberg, pour qui “tous ceux qui ont travaillé avec Depardieu savent qu’il agresse les femmes”. Et d’ajouter, faisant référence au tournage de Merci la vie, en 1991, où elle partageait l’affiche avec l’acteur : “Je l’ai vu mettre des mains aux fesses à des femmes, leur toucher les seins, le sexe tout en blaguant. Je l’ai entendu parler toute la journée de leur moule, de comment il aimerait les sucer toute la journée et personne n’a jamais rien dit.”
Anouk Grinberg affirme qu’elle-même “n’a pas été épargnée par [l]es agressions verbales” de Depardieu. “Blier et lui s’excitaient mutuellement pour humilier les femmes et en rire. L’équipe faisait allégeance, riait aussi pour plaire aux rois. À ce moment-là de ma vie, je n’avais alors pas d’autre choix que de rire avec la meute pour (…) avoir une petite place”, dit en outre celle qui, via ce témoignage, entend apporter son soutien à Charlotte Arnould. “Charlotte est seule face à tous, c’est pour tout cela qu’il faut qu’on avance en bande, c’est pourquoi je sors du bois.”
La comédienne estime enfin que “le silence du milieu [du cinéma]” vis-à-vis de cette affaire est “assourdissant” : “Cela doit cesser.”
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