Dans une marche théâtralisée, dansée et en musique, le collectif genevois OUINCH OUINCH réenchante le réel et fait voler en éclats le quatrième mur.
Attaché à la Cie des Marmots, compagnie de danse genevoise, le collectif OUINCH OUINCH arbore – dans son nom même – une espièglerie obstinée propre à l’enfance et à ses jeux, auxquels les adultes ne comprennent rien le plus souvent. À géométrie variable, il incorpore des artistes de diverses disciplines, sous la conduite du binôme formé par Marius Barthaux (performeur, directeur artistique) et Karine Dahouindji (danseuse/performeuse, chorégraphe, directrice artistique).
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Ayant fait irruption sur la scène contemporaine en 2018, cette pétulante troupe de modernes saltimbanques insuffle un vent de douce folie partout où elle jaillit via des pièces ou performances dont l’extravagance débridée emprunte autant à la tradition du carnaval qu’à l’univers du monde queer. Sur son passage, le fameux quatrième mur vole inexorablement en éclats. “Nous cherchons à nous réapproprier et à travestir des cultures pop et hétéronormées en y injectant nos propres interprétations. […] Nous travaillons la spontanéité. Nous travaillons dans la joie et dans le jeu. Nous travaillons à construire des images qui proposent autre chose que le point de vue du dominant”, peut-on lire notamment dans le dossier de présentation de Cachalotte.
Freak frasques
Conçue comme une marche théâtralisée, chorégraphiée et musicalisée le long d’une étendue d’eau (ici, la Garonne), cette nouvelle création entraîne le public dans une odyssée bariolée à la recherche de la mythique Grande Cachalotte, aux côtés de guides qui changent régulièrement d’apparence grâce aux par la costumière Marie Romanens. Dans le sillage de leurs précédentes freak frasques, les OUINCH OUINCH œuvrent à enchanter le réel en proposant une insolite expérience collective aussi inclusive que possible. Placé·es au même niveau, les interprètes et les spectateur·rices constituent ainsi une communauté éphémère le temps d’une drôle de balade initiatique, à résonances multiples (écologique, sociale, politique…).
Le FAB présente par ailleurs Happy Hype, création emblématique du collectif, au dispositif d’une imparable simplicité. Impulsée en 2018, dans le cadre de la Fête de la musique de Genève, elle s’inspire du Hype Call, une pratique issue de la culture du krump qui suscite une intense interaction entre danseur·ses et spectateur·rices, jusqu’à atteindre une forme de transe générale par le mouvement partagé. Se déhanchant sur le plateau-dancefloor, dans de flamboyants accoutrements, au son d’un très énergique mix orienté afro et hip- hop de DJ Mulah, les OUINCH OUINCH propagent allégrement leur fièvre (du samedi soir) au public – lequel, d’abord assis en demi-cercle, finit par les rejoindre pour une exaltante communion décomplexée à travers la danse.
Cachalotte, quartier Brazza, Bordeaux, le 5 octobre à 18h et le 6 octobre à 15h.
Happy Hype, esplanade Charles- de-Gaulle, Bordeaux, gratuit, le 7 octobre à 20h.
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