Coup de folie et de génie des insaisissables Flaming Lips, très entourés. Critique et écoute.
A la question « Etes-vous prêts ? », répondre « Oui » est toujours un mensonge dès qu’il s’agit des Flaming Lips. Prêts à comprendre le parcours du groupe ? Impossible. Les Flaming Lips : véritables héros populaires de l’Amérique moderne (Do You Realize? est l’hymne officiel de leur Oklahoma), immenses draineurs de foules joyeuses lors de leurs concerts-barnum.
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Les Flaming Lips : saboteurs géniaux, aussi, prêts sur un coup de tête et par un coup de sabre d’abattre leurs merveilles pop (The Soft Bulletin, Yoshimi) pour publier un album qui donnerait de l’urticaire aux ondes FM (Embryonic). The Flaming Lips : savants fous, capables d’enregistrer une chanson de 24 heures, d’utiliser un crâne comme support pour un autre de leurs titres déments, d’enregistrer une douzaine morceaux dont seule l’écoute instantanée révèle la vérité.
Étions-nous prêts pour The Flaming Lips And Heady Fwends, sur lequel les zinzins collaborent avec les admirés ou admirateurs Ke$ha, Bon Iver, Prefuse 73, Nick Cave, Edward Sharpe, Yoko Ono, Neon Indian, Erykah Badu ? Oui. Mais c’était un mensonge ; du moins une erreur, aussi monstrueuse que cet album abyssal, gargantuesque, phénoménal.
Attendu comme une curiosité de plus, une curiosité sans plus, le futuriste et dense The Flaming Lips And Heady Fwends, ses variations infinies et son déroulé incertain ne sont certes pas l’œuvre qui résoudra l’irrésoluble conjecture Flaming Lips. Mais il est un grand disque dont la furieuse folie fait le grandiose, qui oscille entre sombres entrailles et épiphanies bouleversantes, dont les expérimentations acides n’occultent pas les grandes, belles, neuves et saisissantes chansons, dont les instants sublimes ne s’atteignent qu’après avoir surmonté le bizarre inconnu. « 2012 (You Must Be Upgraded) » prévient l’introduction : 2112 aurait été sans doute plus exact.
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