La plateforme VOD cinéphile renouvelle de façon spectaculaire son offre abonnement et met à l’honneur Xavier Dolan et Delphine Seyrig
LaCinetek change de peau. Huit ans après sa création, sous l’impulsion des cinéastes Pascale Ferran, Cédrick Klapisch et Laurent Cantet, la plateforme dédiée au cinéma lance une nouvelle offre d’abonnement tout en maintenant les locations et les achats. Sa particularité ? Être conçue par celles et ceux qui font le cinéma et être constituée de la liste de leurs 50 films de chevet, matière qui forme aujourd’hui son important et prolifique catalogue de plus de 2 000 œuvres.
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Une formule revisitée
Jusqu’alors, un abonnement mensuel à 2,99 euros permettait aux abonné·es d’accéder à une sélection de dix films, renouvelée chaque mois, et élaborée selon une thématique différente. Le nouvel abonnement passe aujourd’hui à 4,99 euros pour une offre bien plus dense, qui réaffirme l’importance de l’engagement éditorial d’un service qui se bat contre les logiques algorithmiques et protège la programmation.
À noter qu’un abonnement annuel à 49 euros ainsi qu’un autre à 75 euros, comprenant en plus une location de 12 films, sont également mis à disposition. En plus de la traditionnelle sélection thématique, baptisée anciennement Sélection du mois, LaCinetek proposera de grandes rétrospectives, des cartes blanches, des focus sur des trésors cachés du cinéma européen ou encore différents hommages et des sélections de films liés à l’actualité.
Une rétrospective Delphine Seyrig
Pour lancer les nouveautés sous les meilleurs auspices, LaCinetek élit Delphine Seyrig grande maîtresse de cérémonie. L’actrice et cinéaste, dont l’aura et l’engagement féministe n’ont jamais autant rayonné qu’aujourd’hui, se voit honorée, jusqu’au 28 décembre 2023, dans une grande rétrospective comptant parmi ses films les plus célèbres : de Muriel ou le temps d’un retour d’Alain Resnais à Baisers Volés de François Truffaut en passant par India Song de Marguerite Duras et Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman (disponible le 1er novembre).
Fait plus rare et plus précieux, la rétrospective permettra également de revoir ou de découvrir une sélection des films qu’elle a réalisé du temps des Insoumuses, groupe féministe qui a fait de l’art vidéo son arme d’émancipation. Sont ainsi mis en ligne, Les Trois Maria, film qu’elle a réalisé seule sur les écrivaines portugaises Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta et Maria Velho da Costa ; le culte Scum Manifesto, coréalisé avec sa fidèle binôme Carole Roussopoulos et captation de la lecture du célèbre pamphlet féministe radical de Valerie Solanas lu par Seyrig elle-même ; et enfin Où est-ce qu’on se mai?, dans lequel l’actrice et cinéaste, aux côtés de Ioana Wieder, interroge des manifestantes de mai 1976 sur leurs affrontements avec la CGT de l’époque.
Occasion idéale de se replonger dans la filmographie de l’une des icônes de la modernité cinématographique, mais aussi d’en mesurer l’impact en recueillant, via des bonus consacrés, la parole de Nicole Fernandez Ferrer, déléguée générale du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, celle d’Agnès Jaoui, de Virginie Efira, Noémie Lvovsky ou encore de Jutta Brückner.
Pour sa nouvelle carte blanche, LaCinetek fait appel à Xavier Dolan, qui choisit d’accompagner la diffusion de son premier long métrage J’ai tué ma mère par deux autres portraits d’adolescents chahuteurs : Léolo de Jean-Claude Lauzon (1992) et Mysterious Skin de Gregg Araki (2004). Aki Kaurismäki, dont le dernier film Les Feuilles mortes est sorti dans les salles le 20 septembre, est mis à l’honneur avec Au loin s’en vont les nuages (1996).
Trio
La traditionnelle sélection thématique mensuelle tournera, jusqu’au 10 octobre, autour des trios les plus célèbres de l’histoire du cinéma : de Jules et Jim de François Truffaut aux Garçons de Fengkuei de Hou Hsiao-Hsien, de The Doom Generation de Gregg Araki à Volver de Pedro Almodóvar en passant par Gilda de Charles Vidor ou Le Lien d’Ingmar Bergman.
Les abonnés pourront également retrouver ce mois-ci un focus sur l’âge d’or des années 1960 du cinéma slovaque et de sa Nouvelle Vague avec Le Soleil dans le filet de Stefan Uher, Cas Barnabás Kos de Peter Solan, Images du vieux monde de Dusan Hanák ou encore Les Oiseaux, les Orphelins et les Fous de Juraj Jakubisko. En partenariat avec l’agence du court métrage, LaCinetek offre également une sélection de films courts rassemblés, ce mois-ci, sous le thème de la vocation avec, entre autre, Final d’Irène Jouannet, consacré au célèbre danseur Nijinsky ou La Part maudite de Christian Vincent, portrait d’un architecte utopiste.
À noter, que le mois prochain, du 11 octobre au 10 novembre 2023, LaCinetek honorera une autre grande Insoumuse du cinéma français : Agnès Varda, célébrée également à la Cinémathèque Française, qui lui consacre, jusqu’au au 28 janvier 2024, une exposition géante. La plateforme a choisi un pan spécifique de sa filmographie, celui de la fin des années 1960, de ses voyages à Los Angeles et de films tous témoins des joyeuses mutations d’une époque de grande implosion – Oncle Yanco ; Black Panthers ; Documenteur (dodo cucu maman vas-tu-te-taire) ; Mur Murs et Lions Love (and Lies…).
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