Le cinquantième film de Woody Allen, tourné à Paris, réunit un casting entièrement français. Autour de Lou de Laâge, on retrouve donc Valérie Lemercier, Niels Schneider et Melvil Poupaud. Le résultat est un nanar aussi plat que problématique.
Présenté à la dernière Mostra et tourné dans les beaux quartiers de Paris avec un casting 100 % hexagonal, Coup de chance, le nouveau film de Woody Allen, relate la relation adultère qu’une jeune femme (Lou de Laâge) entretient avec un ancien camarade de lycée (Niels Schneider) au nez et à la barbe de son mari possessif (Melvil Poupaud) et contre l’assentiment de sa propre mère (Valérie Lemercier), qui s’entend comme larrons en foire avec son gendre.
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Souffrant d’une photographie de vitrines publicitaires alignant les clichés sur Paris et de dialogues d’une platitude affligeante – on y entend notamment des réflexions philosophiques aussi profondes qu’“il n’y a rien de plus beau que la poésie”, “il y a moins de choses à faire à la campagne qu’à la ville” ou encore “les sentiments, c’est compliqué” – Coup de chance déploie une poussive intrigue dans laquelle l’amant incarne une vie offerte aux charmes du hasard et le mari une existence forçant son destin.
Vaudeville consternant
Manipulateur, jaloux et malhonnête, le rôle de mari de Melvil Poupaud fait fortement penser à celui qu’il tenait déjà dans L’amour et les forêts de Valérie Donzelli. Mais contrairement au film de la cinéaste française, qui touchait par moments à la violence du personnage masculin, Woody Allen fait de cette relation toxique d’emprise une farce amusante et légère, une pochade vaudevillesque bâclée avec un personnage féminin d’une platitude consternante. Il y a quelque chose de politiquement problématique à camper une telle toxicité masculine avec autant de désinvolture et de désolant à constater l’état de dégradation de l’œuvre de l’auteur de Manhattan.
Coup de chance de Woody Allen en salle le 27 septembre
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