Quand le Rubula 12, redoutable virus qui s’attaque aux testicules, débarque, le monde des masculinistes chavire. Aussi hilarant qu’intelligent.
Comme son père, Jean-Pat est concessionnaire, et lâche à son propre fils des injonctions virilistes et débiles – “sors la boîte à couilles !” Sa vie peinarde et guère épanouissante s’écroule lorsqu’il est contaminé par le Rubula 12, un nouveau virus qui s’attaque aux testicules. Alors qu’il a l’apparence d’un être falot qu’on verrait plutôt relégué dans le décor, Jean-Pat va être le protagoniste de cette BD, qui joue sur les peurs actuelles des masculinistes et autres extrémistes et complotistes – mais ici, “le grand remplacement” sera sexuel – pour mieux les dénoncer par l’absurde.
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C’est avec un humour irrésistible que Luz se moque de la beauferie. Retrouvant le plaisir de la satire, le dessinateur bâtit autour de son sujet une comédie sociale qu’il mène tambour battant, dès son flashforward initial et une scène de foule magistrale. Il s’appuie aussi sur une galerie de personnages attachants, comme Caroline, membre des Heel’s Angels, groupe de clowns motardes, ou Champion, le chien qui fait irruption dans la vie de Jean-Pat. Ce dernier, bousculé et pas épargné par les circonstances, se livre à une déconstruction de son identité qui constitue le cœur de cette farce intelligente et féroce.
Testosterror de Luz (Albin Michel), 304 p., 29,90 €. En librairie le 11 octobre.
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