Ce mois-ci, le cool se niche dans un personnage multisupport, dans les pages d’un bouquin, chez un couturier historien, dans une résurrection punk.
Rick Owens, le lumineux
Souvent résumé à la noirceur de ses vêtements et à son goût pour la provocation, le créateur ayant inventé depuis 1994 un vestiaire radical se penche depuis 2020 sur de nouvelles silhouettes et matières, et ajoute à sa lumière noire des teintes allant du vert chartreuse au rose chamallow. Cette exploration, qui a débuté pendant la pandémie du Covid 19, est au cœur de More Rick Owens, soit plus de 150 photographies signées Danielle Levitt et faisant suite à une première publication chez Rizzoli en 2019 intitulée Rick Owens Fashion.
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More Rick Owens de Rick Owens (Rizolli), 200 p., 63 €. En librairie.
Les aventures queer de Maldito
Figure homoérotique parcourant des univers fantasmagoriques à moto, Maldito est le personnage qui incarne le projet transdisciplinaire imaginé par les talentueux Francisco Terra, chef costumier de Drag Race France, et l’artiste sculpteur Nicolas Courgeon. Au projet de manga initial s’ajoutent une collection de vêtements entre punk et Y2K ainsi que des assiettes et bas-reliefs, qui déclinent l’univers engagé, inclusif et subversif de Maldito. Une occasion également de déjouer les temporalités de la mode pour adopter celles du livre, dont on attend le troisième tome pour début 2024.
maldito.fr
Les Métissages de Chanel
Dans le documentaire Métissages, Karine Silla articule transmission, féminisme et dignité dans un récit ayant pour toile de fond le défilé des Métiers d’art Chanel 2022/2023 qui s’est tenu en décembre dernier à Dakar, et dans lequel sa fille, Iman Pérez, défilait. La réalisatrice et romancière s’inquiète alors de la démarche de la marque, ce qui la pousse à un questionnement plus large sur les trajectoires sociales et sur la place des femmes dans l’invention de nouveaux récits. Le film apporte aussi une dimension réflexive sur un enjeu primordial pour les marques de mode et de luxe contemporaines : comment dialoguer avec d’autres cultures, en les respectant et sans imposer un regard occidental ?
Disponible sur arte.tv jusqu’au 27 février.
Alaïa, roi de la collection
Si les robes sculpturales d’Azzedine Alaïa ont marqué l’histoire de la mode dans les années 1980, c’est en partie grâce à la fine connaissance du vêtement couture que possédait le créateur et collectionneur. Le palais Galliera propose d’éclairer cette double face du couturier franco-tunisien disparu en 2017 à travers une exposition à découvrir jusqu’en janvier. De Charles Frederick Worth, père de la haute couture, à Alexander McQueen en passant par Coco Chanel et Christian Dior , Alaïa s’est constitué une vaste collection de 20 000 pièces, dont 140 ont été choisies par les commissaires de l’exposition, Miren Arzalluz et Olivier Saillard. L’occasion de relire l’histoire de la mode à travers les yeux d’un couturier singulier et de démythifier l’idée du génie au talent inné au profit de l’image du connaisseur, collectionneur, presque historien.
Azzedine Alaïa, couturier collectionneur au Palais Galliera, Paris, du 27 septembre au 21 janvier.
Hommage à Alan Vega chez Celine
La moitié de Suicide prolongea son univers surréaliste à travers un travail méconnu et sous-estimé en art visuel. Pour sa dernière collection Celine homme, présentée au Palace en février dernier sur un remix du morceau Girl de Suicide, Hedi Slimane a repris certains collages de Vega datés de 1974 et intitulés Ransom Notes. Aujourd’hui, ils s’impriment sur des T-shirts ou des pulls, mettant en lumière cette facette encore obscure de l’œuvre de Vega.
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