Entre ascension et régression, la Texane ravive souvenirs intimes et pop surannée.
En 1983, entre Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler et Succès fou de Christophe, sortait dans les bacs français ce 45t de la jeune Céline Vincent : J’ai 13 ans, très envie. On ne disait pas encore cringe à l’époque, mais on a heureusement oublié depuis ce moment de gênance. Vingt ans après, en 2003 donc, c’est Molly Burch qui traversait à son tour ses 13 ans entre souffrance préadolescente et éclosion de son talent vocal.
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Vingt ans (et quatre albums) plus tard, l’autrice-compositrice se replonge dans cette période de sa vie au fil d’un Daydreamer qui marque une nouvelle évolution de son art. Après avoir fait passer ses attachantes miniatures (Please Be Mine, 2017) au statut de joyaux synthétiques (Romantic Images, 2021), la Texane au songwriting toujours aussi sûr (Beauty Rest) embrasse tout à la fois les power ballads et les élans discoïdes des radios eighties.
Des bijoux sculptés dans le sucre
En accord avec cette esthétique, la production (confiée à Jack Tatum de Wild Nothing) est proprette, mais c’est paradoxalement sur la durée que s’impose le charme badin et volatil de ces chansons lustrées. Le gimmick au clavier de 2003, la chantilly de cordes sur Heartburn, puis le saxo qui dégouline sur le sensuel Champion : Molly Burch sculpte des bijoux dans le sucre.
Dévoilant derrière le fard des arrangements toute la sincérité de sa démarche, elle conclut Daydreamer dans un Bed émouvant qui la raconte redécouvrant ses journaux intimes. Et de nous faire sentir à notre tour comme un·e enfant de 13 ans qui découvre un tube mélancolique et a très envie de se blottir pour toujours dans ce lit de notes sirupeuses.
Daydreamer (Captured Tracks/Modulor). Sortie le 29 septembre.
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