Avec “The Land Is Inhospitable and So Are We”, l’Américano-Japonaise se surpasse et se pose en égale de Weyes Blood ou d’Angel Olsen.
De Mitski, on connaît un chapelet d’albums classieux, à fleur de peau, qui ont fait d’elle l’une des plus fines lames de la scène indé américaine, autant dans ses paroles auto-thérapeutiques que dans sa voix de velours et son songwriting agile.
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On a l’impression de bien cerner la psyché de cette artiste absente des réseaux sociaux, réticente au succès, bien que même Barack Obama l’adore, elle qui refuse d’être porte-parole de quiconque alors qu’elle exprime à merveille le spleen – plus précisément, les errances d’une trentenaire d’origine asiatique sans attaches, écartelée entre deux cultures dont aucune ne la définit entièrement.
Des fêlures utilisées comme des outils
Avec son nouvel album, le septième de sa jeune carrière ultra-prolifique, Mitski se hisse toujours plus haut dans notre estime. De l’ouverture renversante (Bug like an Angel) à la conclusion presque shoegaze (I Love Me after You), son œuvre intense, enregistrée en grande partie à Nashville où Mitski a élu domicile depuis 2020, en fait l’égale de Weyes Blood, Angel Olsen et Sharon Van Etten.
Aussi à l’aise dans le folk acoustique que dans les torch-songs sublimées par un orchestre et un chœur, cette âme sensible transforme ses fêlures en outils pour faire de ses idées noires des trésors. “I don’t like my mind”, chante-t-elle sur le morceau qui porte ce titre. Nous, on l’aime beaucoup.
The Land Is Inhospitable and So Are We (Dead Oceans/Modulor). Sortie le 15 septembre.
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