Disney+ livre (encore) une série dérivée de la lucrative franchise “Star Wars”. Pour quel résultat ?
C’est devenu une habitude depuis le lancement de Disney+ en 2020 : chaque année brasse avec elle sa (voire ses) nouvelle(s) série(s) Star Wars (The Mandalorian, Le Livre de Bobba Fett, Obi-Wan Kenobi…), pour un résultat variablement convaincant, pour ne pas dire invariablement médiocre.
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N’était-ce Andor, énième série estampillée Star Wars sortie l’an dernier, étant parvenue, presque miraculeusement, à court-circuiter l’entreprise d’essorage de franchise auquel se livre impunément Disney depuis trois ans, en redorant quelque peu un blason dangereusement terni. La formule magique d’Andor ? Une série subtilement ouvragée, chargée politiquement, réalisant la paradoxale prouesse de faire briller intensément la licence qu’elle investit (rendue moribonde par une postlogie cacophonique et des séries dérivées largement dispensables) tout en lui soustrayant une part de mythologie, comme pour mieux la redéfinir.
Mêmes causes, mêmes effets
Hélas, il faut croire qu’Andor était plus un accident de parcours inopiné qu’un infléchissement de tendance, puisque Ahsoka, dernière série Star Wars en date dont les deux premiers épisodes sont sortis ce mercredi 23 août, replonge tête la première dans les travers de ses aînées. À savoir : un jeu citationnel fatigant qui convoque d’autres séries dérivées façon MCU, un fan-service servile qui enquille les œillades lourdingues et une histoire franchement dispensable, qui trahit sa nature d’excroissance forcenée.
On y suit Ahsoka Tano, personnage secondaire apparu successivement dans les séries animées Clone Wars (où elle était l’apprentie cachée d’Anakin) et Rebels, puis sous les traits de Rosario Dawson dans un épisode de The Mandalorian. Jedi clandestine ayant échappé à l’épuration de son ordre, Ahsoka devra enquêter sur une nouvelle menace (encore une) susceptible de mettre en péril la Nouvelle République (encore une), et qui pourrait voit l’essor d’un nouvel Empire galactique (encore un).
Une redite sans grand intérêt
Suite directe à Rebels, série d’animation plutôt réussie destinée à un jeune public, Ahsoka tricote laborieusement son récit cousu de fil blanc et empile les motifs indéboulonnables de la saga comme si elle s’adonnait à un partie de bingo. Il est question d’une maître Jedi s’accommodant difficilement de son apprentie revêche, de sbires du côté obscur cherchant à retrouver un grand méchant disparu (l’amiral Thrawn), et d’une fragile république galactique prête à vaciller sous la menace d’un nouvel ordre du mal.
La création de Dave Filoni ne prend même plus la peine de déguiser son cahier des charges transparent, ni même de dissimuler sa nature véritable : une série accessoire, rejouant à quelques détails prêts une histoire déjà racontée d’innombrables fois, la déchargeant conséquemment de sa force mythologique.
La réussite d’Andor tenait dans la torsion qu’elle opérait sur le mythe Star Wars, le dépouillant de ses oripeaux censément incontournables (des sabres laser et des Jedi, un manichéisme souverain, un héros providentiel au lignage favorable…) pour mieux le réinventer. Ahsoka fait sensiblement l’inverse, et accumule les signes distinctifs de la saga, sans interroger le bien fondé d’une énième redite. Le tout au gré d’une réalisation franchement mollassonne.
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