Retour en forme d’un guitariste estimable, après pas mal d’années gâchées.
Guitariste repéré et engagé brièvement par le grand Miles Davis dans les années 80, Robben Ford n’a pas eu besoin de vivre sur cette seule ligne (prestigieuse) de son CV. Elevé dans une famille de musiciens – le père Charles drivait les fistons dans son groupe familial –, Robben Ford a toujours eu, en plus d’une aisance technique avérée, un style. Physiquement, la cinquantaine engagée, le natif d’Ukaih en Californie a toujours ce look artiste alluré, sa musique aussi. Imprégné de blues (il a accompagné Charlie Musselwhite et Jimmy Witherspoon dans ses premières années), son jeu est fluide, ses notes virevoltent avec une touche de féminité. Robben Ford a aussi secondé Joni Mitchell, George Harrison, Michael McDonald et flirté avec le jazz. Un éclectisme qui a ouvert sa musique à d’autres horizons. Trop longtemps englué dans son ancien trio de partenaires aux pieds lourds, Robben Ford avait un peu gâché son élégance naturelle dans des albums patauds. Truth renoue avec ses meilleures années, celles de son excellent Talk to Your Daughter, en 1988. Quelques pointures de studio l’entourent ici, dont le bassiste Will Lee et le génial clavier de George Clinton, Bernie Worrell. Un duo avec Susan Tedeschi associe deux artistes à la même fibre, qui renouvellent le blues en instillant soul et rock dans une écriture rafraîchissante. Reste la voix melliflue de Robben Ford, qui divise les auditeurs, braque ses détracteurs. Mais il y a longtemps que Robben Ford assume de ne pas chanter avec la ferveur d’un Otis Redding dont il reprend ici Nobody’s Fault But Mine, à sa manière, légère et assez classieuse.
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