Le producteur niçois nous confie les secrets de fabrication de son premier album « Panorama » composé et enregistré lors d’un road trip en Australie. Rencontre.
Le producteur niçois Møme a passé huit mois en Australie. Après l’énorme succès cet été de l’EP Aloha, il souhaitait prendre un autre chemin, plus en phase avec sa vision de la musique. Dans son van transformé en home studio, il a arpenté la côte Est et ses spots de surf, tout en composant son premier album Panorama qui sortira le 25 novembre prochain. Pour nous faire patienter, il nous offre, en exclusivité, un premier épisode retraçant son road-trip :
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Tu as composé ton nouvel album Panorama en Australie. Tu as vécu combien de temps là-bas ?
Huit Mois. J’y ai acheté un van avec ma copine, avec le projet de composer un album. J’avais déjà fait des remixs pour des groupes australiens. Mon but était d’aller les rencontrer, de faire des collaborations avec eux. J’ai aussi acheté du matériel pour pouvoir composer dans le van, où je voulais. Des enceintes monitoring, un clavier, une guitare… Quand je suis parti, j’étais en sac à dos, je n’avais rien. Je voyageais d’un point A à un point B, et entre temps, soit je faisais de la musique dans un endroit que je kiffais, soit je faisais du surf.
Tu bougeais en fonction des spots de surf ?
C’était plus les rencontres qui guidaient mon chemin, pas les spots. J’aillais là où j’avais des connexions musicales, sur la côte Est. Je n’ai pas pu aller sur la côte Ouest, ça coûtait trop cher et je n’étais pas en vacances. J’étais vraiment là-bas pour l’album. Tu peux bosser dans les fermes, gagner du fric en faisant des travaux manuels, c’est le parcours classique. Moi, j’avais juste assez d’argent pour faire le trip. C’était risqué parce que si je rentrais sans avoir fait avancer le projet, ça aurait été la grosse galère.
Quel est l’endroit le plus dingue où tu aies pu composer ?
Il y en a pas mal… Au Sud de Melbourne, il y a la route Great Ocean Road, avec des spots de surf légendaires comme Bells Beach ou Torquay. Là-bas, il n’y avait pas énormément de monde, c’était très sauvage. Je composais là-bas, dans le van. Ca ressemble un peu aux falaises du Portugal, mais en gigantesque. En Australie, tu trouveras pleins d’endroits qui te rappelleront d’autres endroits du monde, mais toujours en plus grand. Après, il y a Byron Bay, avec ce contraste entre les gens superficiels, très clichés, et la vraie population, dont venaient les gens avec qui j’ai collaboré sur place. Merryn Jeann, qui chante sur l’album, vient de Byron. J’y suis resté un bon mois.
L’Australie, c’est le pays du label Future Classic…
Quand j’ai créé Møme, j’écoutais déjà tous les artistes du label, Chet Faker et les autres, avant que ça ne débarque en France. Flume n’avait pas encore sorti d’album. Et puis ça a explosé. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à vouloir me diriger vers ce style de musique. Je n’avais jamais entendu de sons pareils, décalés, très fins, avec une superbe réalisation artistique. J’écoute presque tous leurs artistes, encore aujourd’hui.
Sur ton nouvel album Panorama, tu travailles avec des Australiens ?Oui, uniquement avec des Australiens. Il n’y a qu’un seul featuring avec un rappeur californien, Nieve.
Tu sembles complètement connecté à la scène australienne, qu’en est-il de la scène française ?
J’aime bien cultiver ma différence. Je pourrais sûrement collaborer avec des Français, mais j’aime travailler avec des étrangers. C’est une autre démarche. Et vu que mon projet marche en France, j’ai envie d’amener quelque chose de nouveau, des gens qui viennent d’ailleurs.
Ce qui est étonnant dans ton parcours, c’est qu’on a pu t’entendre sur des radios mainstream comme Fun Radio et Virgin Radio (pour ton EP Aloha), mais tu es tout de même programmé à un festival indé comme les Trans Musicales de Rennes…
Je crois que les Trans ont pris le projet comme il était vraiment. A l’époque, on n’a pas vraiment compris pourquoi je passais sur Fun Radio d’un coup, alors que ça faisait déjà deux ans que j’étais chez DDM Records, avec des chansons comme Cosmopolitan. Quand c’est arrivé, on n’allait pas refuser l’opportunité. Mais par rapport au projet Møme, ça a été trop rapide. Des médias spécialisés me suivaient déjà, j’avais déjà pas mal de streaming… Ce qui a touché les Trans, c’est l’histoire de l’album. On a construit ça à partir de pas grand chose, ça fait la force du projet.
Tu as eu peur de t’enfermer dans un public ? Dans un créneau qui n’était pas forcément le tien ?
Carrément. Je ne pensais pas qu’un titre comme Aloha pouvait passer en radio. Je voyais ensuite que tout ce qu’on me proposait, les sessions Fun Radio, NRJ, les concerts gratuits, je voyais un public qui ne regarde même pas vraiment ce qu’il écoute. Bien sûr, ça m’a donné de la visibilité. Mais j’ai failli tout refuser du jour au lendemain. Bon, ça n’aurait pas été honnête, il fallait juste régler un peu les choses. Aloha, ça m’a permis de faire grossir le projet, je ne peux pas le nier. Mais vu ce que j’ai donné sur le prochain album, pas sûr que ça passe sur Virgin Radio (rires) !
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