L’historien et écrivain se penche sur la trajectoire d’auteur-compositeur star de la variété eighties pour explorer en creux la culture populaire.
Tous les mythes n’appartiennent pas forcément à notre panthéon affectif. Pour autant, l’indifférence n’interdit pas la curiosité pour ce qui les anime. C’est bien ce sentiment singulier d’une aura signifiante que tous·tes celles et ceux qui n’écoutent pas Jean-Jacques Goldman pourraient éprouver à la lecture de l’essai que consacre Ivan Jablonka au chanteur populaire. Comment comprendre l’estime morale que les Français·es lui portent encore ?
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L’auteur se “regarde en Goldman comme dans un miroir”, en ce qu’il perçoit une proximité sensible liée au destin des Juifs et Juives communistes d’Europe de l’Est, liée aussi à la masculinité vulnérable… autant de motifs qui traversent l’œuvre de Jablonka.
Un grand frère et des engagements civiques
Rappelant les mouvements de la vie de Goldman, ses engagements civiques auprès de SOS Racisme et des Restos du Cœur, jusqu’à sa décision de quitter la scène publique, Jablonka explore ses thèmes fétiches – le déracinement, changer le monde… – en se demandant comment un chanteur aussi mainstream a pu faire l’éloge de l’univers minoritaire et du droit à la différence.
“On peut dire qu’il a aussi compté pour ceux qui ne l’aimaient pas, ne l’écoutaient pas ou voulaient l’ignorer”, insiste l’historien. Outre une réflexion en creux sur la culture populaire, sur le dégoût du goût des autres que lui opposent souvent les élites culturelles, Jablonka puise dans l’existence du chanteur, 71 ans aujourd’hui, qui serait tel un grand frère qui lui aurait transmis ces valeurs qui musclent une vie, surtout celles du mensch, l’homme qui se comporte de manière intègre, qu’il chante ou qu’il se taise.
Goldman d’Ivan Jablonka (Seuil/“La Librairie du XXIe siècle”), 400 p., 21,90 €. En librairie.
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