La musicienne française, toujours aussi subtile, dévoile une superbe collection d’oscillations synthétiques miroitantes.
Découverte avec l’album Everyone Alive Wants Answers (2003), Cécile Schott, alias Colleen, accomplit depuis vingt ans déjà un cheminement artistique buissonnier, d’une libre exigence, en marge des voies carriéristes tristement rectilignes. Rêveurs et fugueurs, ses morceaux évoquent une forme (post)moderne de musique de chambre à dominante électronique, mue par une profonde dynamique expérimentale qui n’oblitère jamais la dimension (hyper)sensible des compositions – bien au contraire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Publié chez Thrill Jockey, comme ses trois disques précédents, Le Jour et la Nuit du réel – un format double album – s’est développé autour de la notion de réalité, extérieure ou intérieure, et de sa nature insaisissable.
Une traversée en 21 plages
Réalisé avec un appareillage minimaliste entièrement analogique (dont un synthé semi-modulaire Grandmother Moog), sans retouche numérique, l’album se compose de sept suites instrumentales et synthétiques, chacune découpée en plusieurs mouvements.
S’écoulant suivant l’axe d’une traversée du jour à la nuit, l’ensemble affiche 21 plages, succinctes et profuses, riches d’infimes nuances – avouons une attirance particulière pour les cinq mouvements des Parenthèses enchantées.
Entre euphorie et mélancolie, clarté et obscurité, en passant par diverses tonalités intermédiaires, cette exploration kaléidoscopique offre une captivante approche sonore du réel et ajoute une nouvelle pierre (très) précieuse à la discographie de Colleen.
Le Jour et la Nuit du réel (Thrill Jockey/Bigwax). Sortie le 22 septembre.
{"type":"Banniere-Basse"}