Le chanteur américain extériorise avec véhémence ce qu’il faut détruire pour mieux créer. Pour un superbe résultat.
Bien souvent, dans la musique, les chœurs servent à appuyer, à souligner, à apporter de la puissance, un volume. Chez Anjimile, ils sont un terrain de jeu. Et quand un·e artiste prend du plaisir à créer, à jouer, cela s’entend. Son nouvel album, le troisième en quatre ans, intitulé The King, livre une approche chorale délicate, une sorte de socle sonore collectif qui laisse la personnalité du chanteur exploser.
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Américain, Anjimile puise sa puissance émotive dans les guitares folk, dans la tradition technique du genre, qui le rendent absolument bouleversant. Surtout lorsqu’il aborde cette recherche de soi, cette quête qui, si l’on en croit ses paroles, a accompagné sa transition de genre.
Un numéro d’équilibriste rondement mené
On pourrait, par un biais désastreux et piégeux, comprendre chaque chanson sous ce prisme, mais ce serait trop confortable, trop évident. Car la musique d’Anjimile est avant tout une course vaine vers la pureté, ce qui implique de détruire quelque chose de soi. D’où ces morceaux plus frappants, plus virulents où les percussions sont cognées avec hargne comme sur Black Hole ou Animal. The King est un virage serré dans la carrière d’Anjimile.
Le calme et la volupté volent en éclats, tout semble être exprimé avec plus de douleur, plus de rage, sans jamais sombrer dans la violence musicale. C’est un numéro d’équilibriste rondement mené. Au passage, on n’a pas entendu beaucoup de plus belles introductions d’album en 2023.
The King (4AD/Wagram). Sortie le 8 septembre.
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