Phoenix invente la pop postmoderne. Critique et écoute.
Les Cars ? Le parfum Drakkar Noir ? Transformers ? Rencontres du troisième type ? Un vieux synthé pourri des 80’s ? La console ayant servi à enregistrer Thriller ? Lemon Incest, Jacno ? Les eighties, donc : un refuge moral, des souvenirs réconfortants, une madeleine de Proust dans laquelle, un peu perdus pendant la longue gestation de leur album, un peu paumés dans la mondialisation que leur a offert Wolfgang Amadeus Phoenix, les Versaillais ont croqué à pleines dents.
Bankrupt! serait donc un disque passéiste ? Non : Bankrupt! est un disque pop postmoderne, de pop moderne, de pop art, un maelstrom d’horizons, de vieux fantasmes rénovés, de bon et de mauvais, en équilibre entre cheap assumé et élégance d’écriture. Un disque rétrofuturiste, mais plus futuriste que rétro : la production compacte et musclée de Zdar, la grande complexité des arrangements et entrelacs instrumentaux le pose bien dans les années 2010, voire dans celles à venir.
Bankrupt! est le disque d’un groupe qui, depuis longtemps, s’est inventé un son, ses propres référents, un univers unique. Et qui encore, toujours, est capable de grands et imparables singles ; Entertainment, The Real Thing, S.O.S. in Bel Air, Trying to Be Cool, Don’t, Drakkar Noir ou Bourgeois n’existent qu’à une époque : celle de Phoenix.
Concerts le 29 juin au Rock a Field (Luxembourg), le 6 juillet aux Eurockéennes de Belfort, le 24 août à Rock en Seine (Saint-Cloud)…