Des grognards du rock des garages et des montagnes s’unissent. Hirsute. Critique et écoute.
C’est un riff sauvage, qui remonte à la nuit des temps, avant de trouver sa forme la plus définitive, noire et implacable chez le Velvet Underground. Ce n’est pas un riff : c’est un pouls affolé, un regard qui cherche la bagarre, deux notes qui disent que l’homme est foutu, qu’il tourne en rond, mantra électrique qui relie le blues au punk-rock. Un accord qui dit qu’on n’est pas d’accord : que le rock’n’roll a sauvé (ou ruiné) notre vie, comme le chantait Lou Reed sur cette musique de rien, reptilienne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ce riff est aujourd’hui entre les mains caleuses d’un curieux assemblage de musiciens américains, transgénérationnels, venus aussi bien de Deer Tick ou Black Lips que des grognards de Los Lobos. C’est l’orchestre blues-rock de la kermesse du village américain, harmonica et moonshine, drogues douteuses et chorales mâles. Comme des Modern Lovers des montagnes, ils jouent un rock régressif et buté, qui réclame une bière ou une pute pour les aimer pareil. Et le pire, c’est que c’est formidable. Au fait, c’est quoi le nom du groupe ? Diamond Rugs ou Diamon Drugs ?
{"type":"Banniere-Basse"}