Cinq ans après le monumental et baroque “Astroworld”, Travis Scott poursuit sa quête de démesure sur son quatrième album studio “Utopia”. Au cours de sa carrière, le rappeur de Houston nous a habitué·es aux prises de risques stylistiques. Retour sur cinq d’entre elles, parmi les plus marquantes.
En bon disciple de Kanye West, Travis Scott n’a cessé de montrer, projet après projet, son goût pour l’expérimentation et sa science pour rassembler des artistes de divers horizons musicaux sous sa houlette.
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Cette appétence atteint un nouveau stade avec la sortie d’Utopia, nouvel album gargantuesque sur lequel on retrouve aussi bien Beyoncé, James Blake, Bad Bunny que Bon Iver. Des tentatives esthétiques plus ou moins inspirées… Mais au lieu de s’arrêter sur ces moments de flottements artistiques, revenons plutôt sur cinq titres de la carrière de Travis Scott où il s’est présenté sous son visage le plus aventureux et surprenant.
Don’t Play ft. Big Sean & 1975
Une entêtante boucle de clavecin, un refrain scandé d’une voix caverneuse tout droit venu des tréfonds des enfers et un sample spectral du M.O.N.E.Y de The 1975, voici les éléments qui constituent l’aura si imposante du bien nommé Don’t Play. Pour le premier single de sa seconde mixtape Days Before Rodeo particulièrement remarqué en 2014, Travis Scott intronise sa marque de fabrique avec sa vision démesurée et psychédélique de la trap. L’un de ses premiers gros succès auprès du public rap, qui compte pourtant sur la présence anecdotique du toujours dispensable Big Sean.
Piss On Your Grave ft. Kanye West
Piss On Your Grave n’est certainement pas le morceau le plus fort, ni le plus emblématique du premier album maximaliste du démiurge autotuné de Houston, Rodeo. Pourtant, réside en son sein toute l’énergie chaotique et radicale de l’artiste invité, Kanye West. Ce n’est pas un secret, Travis Scott a étudié en long, en large et en travers ce qui a pu faire la sève du génie musical natif de Chicago. Et il le fait bien sentir sur leur première collaboration commune au micro sur ce morceau rageur, lancé sur un sample abrasif du Machine Gun de Jimi Hendrix, que l’on aurait bien vu sur Yeezus.
goosebumps ft. Kendrick Lamar
Sans conteste, l’un des morceaux les plus iconiques que Travis Scott compte à son actif. À la rentrée 2016, Scott lance son deuxième album, Birds in the Trap Sing McKnight, avec à son bord une ribambelle de guests parmi les plus en vue de la galaxie rap US du moment. C’est donc tout naturellement que l’on retrouve l’homme fort de la décennie : Kendrick Lamar sur le banger enfumé et hallucinatoire à souhait qu’est goosebumps. Une association pas forcément évidente sur le papier qui aboutit à une prestation de haute volée, renversant tout sur son passage.
Stop Trying To Be God ft. Stevie Wonder, Kid Cudi, James Blake & Philip Bailey
En 2018, Travis Scott dévoile son tant attendu troisième album, le blockbuster Astroworld, qui lui ouvre pour de bon les portes du succès mainstream. Cinquième titre de sa pharamineuse tracklist, Stop Trying To Be God fait sortir le très rare Stevie Wonder de sa retraite. On y croise aussi le fameux humming de son mentor Kid Cudi, et une apparition céleste, celle de James Blake. Le genre de rassemblement cinq étoiles qui marque les esprits des plus fidèles auditeur·rices de rap et bien au-delà. Et Dieu sait pourtant que cela relève du comble d’entendre Travis Scott prêcher Stop Trying To Be God en s’adressant à ses semblables rappeurs.
Modern Jam ft. Teezo Touchdown
De Dieu, il en est aussi question sur Modern Jam, troisième titre du tout récent Utopia. De par son introduction sur laquelle Travis lui voue le respect d’abord, puis parce que Modern Jam n’est nul autre qu’une version retravaillée de l’instrumentale de I Am a God du Yeezus de Kanye West, sur lequel Scott a participé en 2013. Pour sculpter le groove glacial et futuriste de ce titre, Travis Scott s’est octroyé les services de la moitié des Daft Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo, en plus de l’habitué Mike Dean et du nouveau venu Jahaan Sweet, que l’on retrouve à la production d’une bonne partie d’Utopia. Une contribution sur une instrumentale 2.0 qui tire son origine des expérimentations de Kanye West, la boucle est bouclée pour Travis Scott.
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