L’histoire du groupe de Georges Michael, Pamela Anderson de son enfance à sa sextape, un club mythique à Londres en 1980, une splendeur signée Sébastien Lifshitz… Notre sélection des documentaires dispos sur Netflix.
1 – Wham! de Chris Smith
C’est à l’un des groupes les plus célèbres de la pop britannique des années 1980 que Chris Smith consacre un documentaire patchwork riche en images d’archives et témoignages. En off, le duo star formé par George Michael et Andrew Ridgeley se remémore la mania inattendue pour ce qui ne devait être au départ qu’un groupe d’ados sans argent, et ressuscite, avec leur jeunesse, tout le faste et le kitsch d’une époque bénie. C’est surtout la puissance d’une amitié (l’histoire de deux gamins qui se reconnaissent immédiatement) et le secret d’une homosexualité cachée qui donnent à Wham! une vibration intime et politique particulièrement touchante.
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2 – Blitzed! de Bruce Ashley et Michael Donald
Il n’aura fallu au Blitz que dix-huit mois d’existence pour marquer à jamais son époque. Créé par deux garçons culottés, Steve Strange et Rusty Egan, c’est sur le modèle du célèbre Studio54, haut lieu des nuits new-yorkaises, que le Blitz va façonner son style. À chaque avant-garde ses territoires préservés : c’est comme une safe place, bras grands ouverts, tendus à une jeunesse londonienne en perte de repères, que se présente le Blitz. Dans la grisaille d’un pays sous ère Thatcher, encore touché par les stigmates de la guerre, Bowie fait figure d’icône absolue et vient vivifier les inspirations de ces oiseaux de nuit, modeux et artistes sans le sou mais avec beaucoup d’imagination et d’envie. Composé d’archives et d’entretiens avec ses principaux protagonistes (Rusty Egan, Michele Clapton ou encore Boy George), Blitzed! parvient à raviver un peu la flemme extravagante d’un lieu mais surtout d’une jeunesse insolente prête à en découdre avec le vieux monde.
3 – Adolescentes de Sébastien Lifshitz
Emma et Anaïs ont 13 ans, elles vivent à Brive-la-Gaillarde et sont inséparables. C’est à cette amitié et à son délitement progressif, produit d’une cruelle reproduction sociale, que se consacre Sébastien Lifshitz (qui fait aujourd’hui l’actualité avec son beau Casa Susanna, visible sur Arte et accompagné d’une expo à Arles). Durant plusieurs années, jusqu’à leurs 18 ans et le début d’une nouvelle vie après le lycée, le cinéaste français, aidé d’une petite équipe de tournage, leur a rendu visite. Si bien qu’au fil des rendez-vous et d’un lien fortifié par le temps, c’est comme si la caméra de Lifshitz s’était effacée pour ne laisser au centre de l’image que la bouleversante vitalité naturelle de ces jeunes interprètes en pleine mutation.
4 – Pamela, A Love Story de Ryan White
Portrait sans fard de Pamela Anderson, l’actrice intronisée bimbo par une industrie et un système médiatique experts en production d’archétypes féminins, Pamela, A Love Story retrace le mythe pour mieux le déconstruire, reprendre ce qui a été confisqué. En confiant la voix de son film à sa principale intéressée, Ryan White propose une autre version de cette sulfureuse story toute désignée par des tabloïds assoiffés de scandales. Revenant sur l’itinéraire de l’actrice (une enfance douloureuse marquée par un viol, des violences conjugales par ses ex-compagnons, la révélation Playboy, le succès d’Alerte à Malibu et le scandale de la sex-tape), le documentaire fait émaner, au-delà du singulier d’une vie, la grande tragédie d’être femme.
5 – Au plus profond de Laura McGann
Produit par A24, ce premier long métrage signé Laura McGann fait le double portrait d’Alessia Zecchini, apnéiste star, et de son compagnon le plongeur irlandais Stephen Keenan. Si le film se révèle peu inspiré quand il tente de psychologiser le mystère d’une pratique aussi fascinante que l’apnée et assez maladroit dans sa façon de construire son récit sur le suspense d’une mort présupposée, il se révèle en revanche passionnant quand il restitue des séquences entières de plongée. Les quelques secondes décisives où Alessia Zecchini franchit la surface de l’eau depuis les profondeurs, comme un alien venu d’ailleurs, sont aussi terrifiantes que sublimes, et confèrent une forme à la fois quasi divine et tout aussi mégalo à cette pratique de résurrection.
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