Un glaçant trésor caché du post-punk américain de 1980.
Ils sont d’Athens mais n’ont pas connu les trajectoires étoilées de R.E.M. ou des B-52’s, nés de la même cité de Géorgie. Pylon, c’était trois garçons plus une fille au chant, qui semblaient à eux seuls vouloir répondre au post-punk de Gang of Four ou Pere Ubu, avec une façon avant-gardiste et prémonitoire d’écrire une musique dansante à partir d’une matière rock. Né de la scène indie qui fleurissait alors dans les universités des Etats-Unis, Pylon s’inscrit dans une veine teintée de funk plus accessible que celle des New-Yorkais Bush Tetras ou ESG. Alors que la voix de Vanessa Briscoe laisse transparaître le caractère bien trempé d’une indomptable sauvageonne, le rock anguleux de Pylon se fait surtout l’écho de groupes anglais comme Au Pairs, avec un son rêche et brut qui n’a pas pris une ride plus de vingt-cinq ans après la sortie de leur premier album de 1980, Gyrate.
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Cette réédition remasterisée due au label DFA de James Murphy – le leader de LCD Soundsystem se sentait redevable d’un groupe qu’il avait beaucoup écouté dans ses périodes de quête d’inspiration – débute par le formidable single Cool/Dub qui ne figurait pas sur l’original. L’inédit Functionality laisse entendre des B-52’s qui seraient restés scotchés dans l’underground avant le décollage. R.E.M. leur avait rendu hommage en reprenant le titre Crazy. Il serait temps que la planète rock suive et remercie les rares à avoir cherché et trouvé le point G de la new-wave.
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