Le temps d’un été, un·e artiste nous ouvre sa valise. Aujourd’hui, Blandine Rinkel nous confie ses lectures (et sa série) de l’été !
Elle est journaliste, musicienne, mais aussi autrice : Blandine Rinkel a réédité en janvier 2023 son essai Les Abus gris, mais en prolongeant le dialogue avec Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatterton. Un texte sur la notion d’abus, de zone grise, de pourvoir et de désir aux éditions 1001 nuits. Quelques mois auparavant, elle sortait son troisième roman, Vers la violence (Fayard).
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De la lecture
L’été, c’est la chance du temps long et des bains de lecture jusqu’à friper la peau : dans ma valise, j’emporte donc en priorité, et même s’il pèse une tonne, The Rest Is Noise. À l’écoute du XXe siècle. La modernité en musique, un essai-anthologie d’Alex Ross, critique musical au New Yorker, paru en 2007. Il éclaire les liens entre l’histoire du XXe siècle et celle de la musique moderne – rappelant qu’il n’y a jamais d’art sans histoire, jamais d’art coupé du contexte dans lequel il est produit. Où l’on apprend, par exemple, comment la mort de Prokofiev a été éclipsée par celle de Staline.
Dans le même registre, j’emporte Le Temps où nous chantions, fresque romanesque de l’Américain Richard Powers sur le racisme et la musique – c’est tonique et mélancolique comme un chant d’oiseau. Chronophage aussi, mais le plaisir en vaut la peine.
Par-dessus ça, je glisse Les Guerres précieuses de Perrine Tripier, un premier roman paru en début 2023, dont l’écriture, à la fois lyrique et vénéneuse, dit notre finitude et pose cette question cruelle : qui nous sauvera de ce qu’on aime ? À lire de préférence au milieu des hautes herbes, sous un soleil cruel.
Et par-dessus l’ensemble, hop, je glisse Mars de Fritz Zorn, dans la nouvelle traduction d’Olivier Le Lay, préfacée par Philippe Lançon. Livre sur un homme qui, alors qu’il va mourir, déterre tous ses élans rentrés, et s’ouvre à la fois à l’humour et à la colère. Ouvrez-le n’importe où, n’importe quand, ça réveille et ça sauve ; c’est violemment vivant.
Une série
J’ajoute évidemment à tout ça, pour un peu de répit, la série Jeune et Golri d’Agnès Hurstel, parce que ça fuse dans tous les sens, que c’est une intelligence qui ne se souligne jamais, et que je souris rien qu’en y pensant (surtout en pensant à l’incroyable vitalité de la jeune comédienne Juliette Gasquet).
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