Après l’expiration cette nuit du contrat du syndicat, les acteurs américains pourraient débrayer incessamment et se joindre aux scénaristes, qui entament vaillamment leur dixième semaine de grève. Un double mouvement inédit à Hollywood depuis 1963 qui entraînerait de lourdes répercussions dans l’industrie.
Si l’optimisme régnait à Hollywood quant à l’imminence d’un accord, après la décision de prolonger les discussions jusqu’au 12 juillet, cet enthousiasme “s’est rapidement dissipé au cours de la dernière semaine”, assure The Wrap.
Les pourparlers avec les studios se sont clôturés cette nuit sans accord ni prolongation. Le contrat du syndicat a officiellement expiré à minuit.
Après plus de quatre semaines de négociations, l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP) – l’entité qui représente les grands studios et les streamers, dont Amazon, Apple, Disney, NBCUniversal, Netflix, Paramount, Sony et Warner Bros. Discovery – n’est toujours pas disposée à offrir un accord équitable sur des revendications essentielles pour les 160 000 membres appartenant à la Guilde des acteurs (SAG-AFTRA).
Le conseil national du syndicat devrait se réunir dès ce jeudi matin pour appeler à une grève, qui entraînerait l’arrêt immédiat des tournages cinématographiques et télévisuels scénarisés par les sociétés représentées par l’AMPTP.
Il s’agit de la première grève des acteurs contre l’industrie du cinéma et de la télévision depuis 1980 et c’est la première fois que les acteurs et les scénaristes se mettent en grève en même temps depuis 1963, lorsque Ronald Reagan, président de la Screen Actors Guild, réclamait une rémunération pour les rediffusions qui représentent aujourd’hui la pierre angulaire des revenus des acteurs.
“Des réponses insultantes et irrespectueuses” de l’AMTPT
Variety a confirmé que “les relations entre les deux camps sont devenues particulièrement acrimonieuses ces derniers jours”.
“La SAG-AFTRA a négocié de bonne foi et était impatiente de parvenir à un accord qui réponde suffisamment aux besoins des artistes-interprètes, mais les réponses de l’AMPTP aux propositions les plus importantes du syndicat ont été insultantes et irrespectueuses de nos contributions massives à cette industrie”, a déclaré la présidente du syndicat, Fran Drescher.
“Si les acteurs rejoignent jeudi le mouvement des scénaristes, l’industrie audiovisuelle américaine se retrouvera probablement complètement à l’arrêt”, sachant que “ni les scénaristes ni les acteurs ne pourront mettre les pieds sur un plateau”.
L’AMPTP en position favorable
Dans un communiqué, l’organisation qui représente les studios, a déclaré qu’elle était déçue de l’issue des pourparlers : “Nous sommes profondément déçus que SAG-AFTRA ait décidé de se retirer des négociations”, a déclaré le groupe d’employeurs. “C’est le choix de l’Union, pas le nôtre. Ce faisant, elle a rejeté notre offre d’augmentations salariales historiques et résiduelles, de plafonds considérablement plus élevés sur les cotisations de retraite et de santé, de protections d’audition, de périodes d’options de séries raccourcies, d’une proposition révolutionnaire d’IA qui protège les ressemblances numériques des acteurs, et plus encore. Plutôt que de continuer à négocier, la SAG-AFTRA nous a mis sur une voie qui aggravera les difficultés financières pour des milliers de personnes qui dépendent de l’industrie pour leur subsistance.”
Selon Deadline, “les studios auraient l’intention de dégrader la situation avant de reprendre les pourparlers en automne. Les studios sont bien décidés à casser la Guilde des scénaristes (WGA). Les studios et l’AMPTP estiment qu’en octobre la plupart des scénaristes seront à court d’argent, après cinq mois de piquets de grève sans travail”. Ils seraient alors “en position de dicter la plupart des termes d’un éventuel accord”.