A leur rythme nonchalant, les Ecossais reviennent avec un petit album aux allures de grand. Critique et écoute.
Depuis trente ans qu’on les suit, sans sourciller, c’est une chose dont on ne pensait pas devoir un jour parler, s’enthousiasmer même : la production des Pastels. Certes, depuis leurs débuts en 1982, les Ecossais, dont l’influence timide fut déterminante sur des générations de groupes ultra cool, de The Jesus & Mary Chain à Nirvana, avaient toujours brillé par leurs arrangements, leur science peinarde de la pop romantique et nonchalante. Mais ces trésors d’inventivité (l’increvable Up for a Bit with The Pastels de 1987) étaient le plus souvent comprimés, négligés par une production pour le moins chancelante, vacillante.
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C’est l’Américain et grand homme John McEntire (Tortoise, Yo La Tengo) qui a mis ce Slow Summits en son – et ça se remarque dans l’épure, la suavité, l’ambition. Des cordes admirables tressées par le voisin Craig Armstrong aux flûtes babas en marchandes de sucre, la production anoblit ici des chansons amoureuses et radieuses. Plus proches de Bacharach ou de Morricone (le titre Slow Summits, inspiré de Mon nom est personne) que des petites prisons lo-fi, on les redécouvre, et c’est merveilleux.
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