Une folle tribu danoise réanime en fanfare les mélopées du shoegazing.
Il aura fallu deux fois neuf mois aux cinq illuminés d’Efterklang pour accoucher de Parades à Copenhague. Ce n’est pas du luxe. Trois ans après Tripper, un premier album ardent de folk mutant, ils ont engagé trente musiciens, une section classique de cordes, un ensemble de cuivres, trois chorales et un organiste d’église. Chacun y sécrète, en crescendo et en stéréo, un nombre exponentiel de précipités sonores : autant de bulles électroniques, divagations expérimentales, envolées lyriques, pétarades instrumentales, chœurs angéliques… Ça monte, ça redescend, ça implose et ça s’explose à l’infini, entre deux trêves béates. Ce nouveau disque a beau friser la cacophonie, ses symphonies pop majestueuses ne font jamais l’écueil du chaos. A l’image foisonnante de sa pochette – une évocation graphique d’un tableau de Jérôme Bosch –, elles jouissent a contrario d’une cohérence harmonique et d’une méticulosité édifiantes. Chez Efterklang, on décèle çà et là du Björk période Dancer in the Dark (pour les duos flamboyants), du Arcade Fire (pour la dimension baroque), du Mogwai (pour les ascensions fougueuses), du Sigur Rós (pour les torpeurs boréales), du Polyphonic Spree (pour le côté illuminé) aussi. Il y a surtout Darren Allison, producteur mythique de Loveless et Ladies & Gentlemen We Are Floating in Space, les chefs-d’œuvre de My Bloody Valentine et Spiritualized. Tout s’explique…
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