D’ambitieuses leçons de ténèbres par un jeune groupe de Leeds.
L’hiver est là, le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle en fonte, il fait nuit dès 16 heures et vous cherchez un bon disque pour vous remonter le moral ? Evitez Elegies to Lessons Learnt, premier véritable album des Anglais d’Iliketrains, après quelques galops d’essai sur format court. On avait cru comprendre en lisant David Peace que Leeds n’était pas la cité la plus riante qui soit ; le groupe de David Martin le confirme en onze marches funèbres aux titres rigolos (Death Is the End, ce genre), à l’image d’une pochette illustrée d’un arbre mort sur lequel on verrait bien se poser quelques corbeaux. La vaguelette fluo semble n’avoir pas encore atteint le West Yorkshire, où le manteau se porte toujours long et noir. Mais on aurait tort de ne voir dans la musique d’Iliketrains qu’un simple décalque de la cold-wave emphatique du début des années 80, tel que le pratiquent – avec une efficacité certaine – Interpol ou Editors. Ici, les textes puisent dans les tourments de l’histoire plutôt que dans ceux de l’âme, l’amplitude sonore et le sens des atmosphères rappellent Mogwai ou Sigur Rós – le producteur de ces derniers, Ken Thomas, est aux manettes –, la variété des arrangements (piano, cordes, cuivres, chœurs…) fait oublier l’uniformité du tempo, invariablement lent. Micheline plutôt que TGV, ce train-là traverse des paysages désolés, mais d’une indicible beauté.
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