En complément de notre traditionnel numéro spécial sexe, une bande-son originale pour en accompagner la lecture et mieux en jouir : Be kind, press play…
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Frankie Goes to Hollywood Welcome to the Pleasuredome (1984)
En 1984, la bande de Paul Rutherford et Holly Johnson nous invite à l’érection d’un Pleasuredome tout droit sorti de son imagination dans une longue chevauchée synthétique parfaitement produite par Trevor Horn (Buggles, Art of Noise). Welcome dans notre playlist Sexe !
Jeanne Cherhal Cheval de feu (2014)
Encourager le consentement (Quand c’est non, c’est non) n’entrave en rien le contentement, ce à quoi s’emploie Jeanne Cherhal dans son invite à venir, entre autres, “fouiller le buisson joli” et “goûter la figue à la crème”.
Air Playground Love (1999)
Le duo Jean-Benoît Dunckel/Nicolas Godin s’y entend pour allier lenteur et langueur. Ici en trio avec le “high school lover” Gordon Tracks (alias Thomas Mars de la Maison Phoenix) sous le female gaze de Sofia Coppola, qui sublime ce frémissant moment dans The Virgin Suicides.
Bachar Mar-Khalifé L’Amour à plusieurs (2020)
Après un duo qui devient trio sous le regard d’une femme, arrive tout naturellement L’Amour à plusieurs que chantait Ann Sorel en 1972 et qu’en 2020 a repris Bachar Mar-Khalifé dans une version mise à nu, comme il se doit.
Camille Pleasure (2011)
“Il suffit de deux doigts à peine” et de deux langues (le français et l’anglais) à Camille pour partager avec nous son goût des plaisirs solitaires (“Un petit jeu à la fontaine sans amoureux”) et pour assumer pleinement de jouir “à l’ancienne”.
Cold Blood I Just Want to Make Love to You (1969)
“I just wanna make love to you”, chanté d’abord par Muddy Waters en 1954 sera sublimé en 1960 par la version brûlante d’Etta James qui, étant un grand classique des Sex Playlists, a été ici remplacée par celle des Californiens de Cold Blood, publiée en 1969.
Betty Davis Come Take Me (feat. Fred Mills) (1975)
L’inoubliable autrice de Anti Love Song aura dévoilé son tempérament volcanique sur trois albums seulement dont le dernier, explicitement nommé Nasty Gal, en 1975. Avec un an auparavant le sans équivoque Come Take Me.
Wanda Jackson Funnel of Love (1961)
De ces générations de femmes qu’on disait “fortes” au seul prétexte qu’elles oralisaient et assumaient leurs désir et plaisir, on retiendra aussi la manière dont Wanda Jackson s’attribue une certaine façon de faire l’amour à la fois soul, rock et sensuelle.
Isaac Hayes That Loving Feeling (1975)
Avant d’être chef de la cantine de South Park et de se convertir à la scientologie, Isaac Hayes fut l’un des plus grands soul lovers des seventies (à l’instar, entre autres, de Barry White, Al Green ou Bill Withers) notamment grâce à That Loving Feeling.
Roberta Flack Feel Like Makin’ Love (1975)
L’engagement et la sensualité qui habitent l’interprétation du Feel Like Makin’ Love de Roberta Flack (qui avait popularisé deux ans plus tôt le fameux Killing Me Softly dont les Fugees feront leur miel) nous incite à penser que le Feel Like du titre est superflu.
Madonna I Want You (feat. Massive Attack) (1995)
Si Marvin Gaye n’était pas nommé ci-dessus parmi les plus grands soul lovers des seventies, c’est parce que l’occasion nous est donnée ici de l’invoquer pour rappeler qu’en 1995 Madonna a repris son immense I Want You avec un partenaire de choc : Massive Attack.
Mylène Farmer Déshabillez-moi (1987)
Le Déshabillez-moi porté en 1967 par Juliette Greco, et judicieusement extrait de l’album La Femme, connaîtra une deuxième fortune en 1987 grâce à la reprise d’une Mylène Farmer, alors triomphante.
Oscar & The Wolf Undress (2014)
Surtout ne pas se laisser abuser par ce nom : Oscar est, en fait, un loup solitaire qui erre dans une forêt peuplée de trip-hop, de lo-fi et de trafic de voix pour mieux fantasmer la nudité propice aux projections.
Art of Noise Moments in Love (1984)
Après Frankie Goes to Hollywood en ouverture, on retrouve la même année Trevor Horn avec Art of Noise et Moments in Love, suite hypnotique et sensuelle où ne sont, pour l’essentiel, prononcés que les trois mots qui en composent le titre.
Charlotte Cardin Sex to Me (2021)
Le message de la Canadienne Charlotte Cardin est limpide : “I thought we had a deal, it’s just sex to me” qui fait preuve ensuite d’un sens de la famille très large :“I don’t wanna know your family unless your big brother is into me sex to me.”
Chloé One in Other (2010)
Cette merveille de montée en puissance vers le climax est un programme en soi (ou en l’autre) qu’on pourra prolonger avec le même profit grâce au Word for Word de la même Chloé qui, contrairement à ce que son programme indique, se passe de mots.
Irène Drésel Stupre (2021)
De sexe et de plaisir il n’est question que dans le titre de ces neuf minutes obsédantes puisqu’à l’instar de Chloé, la récemment césarisée Irène Dresel est avare de mots pour exprimer une vision du stupre pleine de sève et de saveurs exotiques.
Polyester J’aime regarder les mecs (2002)
Patrick Coutin et son éternel blouson en cuir se voit déconstruire en Polyester pour une version queer de J’aime regarder les filles, rebootée autant par son changement de genre que par son retraitement electro dark. Une autre vision du male gaze.
Destin Mirage (L’Amour sur la plage) (2014)
On reste sur la plage avec ce Mirage où Destin a les pieds loin du sable et en plein dans les eighties (bien que le morceau date de 2014) pour un plaisant exercice de pop fantasmée, où l’on voit l’amour comme une illusion.
Eartha Kitt I Love Men (1984)
Les multiples vies d’Eartha Kitt, du cabaret au jazz, de son rôle de Catwoman à sa période disco, attestent d’un sens de l’émancipation aventurier qu’accentue ici sa voix rauque et prédatrice affirmant ne pouvoir rien faire d’autre que d’aimer les hommes.
Lizzo Boys (2019)
Les hommes-objets sont aussi au centre du Boys de Lizzo qui les aiment tous (“I like big boys, itty bitty boys, Mississippi boys, inner city boys”) avec pour objectif d’en tirer son propre plaisir sans hésiter à s’exhiber nue et opulente pour parvenir à ses fins.
Uzi Freyja Pussy (2023)
“My pussy : my choice” : en trois mots à peine, Uzi Freyja rappelle en quoi consiste le droit des femmes à disposer de leur corps s’appuyant sur un hallucinant mélange de trap, d’énergie, de reggaeton et de culture urbaine en général.
Kelis Blindfold Me (2006)
“When he want it, he blindfold me, then I go sexy him” et, comme Kelis ne se refuse rien, le “he” chargé de lui bander les yeux s’appelle Nas. Bref, en 2006, pour un des duos les plus hot du hip-pop, l’amour (physique) est aveugle.
Peaches I U She (2003)
“I don’t have to make the choice, I like girls and I like boys” : Peaches n’a jamais été du genre à s’embarrasser de fioritures, affirmant sur I U She qu’outre les garçons et les filles, elle aime les fouets, les cravaches, les verges, les chaînes, les menottes ou le cuir.
Lil’ Kim Not Tonight (feat. Missy Elliott, Da Brat, Left Eye, Angie Martinez) (1996)
Sur son premier album Hard Core, Lil’ Kim crée une sororité légendaire pour ladies nights. Accompagnée de Missy Elliott, Da Brat, Left Eye et Angie Martinez, elle refuse la pénétration : “I dont want dick tonight, eat my pussy right.” Une offre à ne pas prendre et à lécher.
Beyoncé Partition (2013)
C’est à l’arrière d’une limousine qu’en 2013 Beyoncé se fantasme en compagnie de Mr. Carter “Yoncé all on his mouth like liquor” avant de nous interroger en français : “Est-ce que tu aimes le sexe ? Le sexe, je veux dire l’activité physique, le coït. Tu aimes ça ?”. À priori, oui…
Kelly Rowland Kiss Down Low (2013)
Cette même année, Kelly Rowland, l’ex-collègue de Beyoncé au sein de Destiny’s Child n’est pas en reste en termes de lyrics explicites : “Boy you turn me on, got me feeling hot. Now, I’m really going.” 2013, année de la braise ?
Cocoon Chupee (2013)
“Eating your Chupa Chup” : quatre mots suffisent aux esprits mal tournés pour transformer cette bucolique ballade à la campagne en ode aux pratiques bucco-génitales. Et le fait que Chupee a, un temps, accompagné une pub de yaourt n’a pas arrangé les choses…
New Young Pony Club Ice Cream (2013)
“Drink me like a liquor” : et cinq mots suffisent aux esprits mal tournés pour transformer cette ode aux crèmes glacées en célébration de pratiques bucco-génitales. Ce que le groupe londonien n’a jamais démenti…
Bumcello Sweat Sweat Sweat (2005)
Bum, c’est Cyril Atef (le percussionniste) ; Cello, c’est Vincent Ségal (le violoncelliste). Et Bumcello, c’est un duo aux idées larges allant de l’inde au dub et qui sur Animal sophistiqué entend nous faire suer sur un tempo alangui.
Bazbaz Sur le bout de la langue (2004)
On reste dans l’alanguissement avec Camille Bazbaz qui, après une première vie indie-rock au sein du Cri de la mouche, en connaît une deuxième plus smooth. Et démontre ici qu’il sait manier la langue avec suavité et conviction.
Le Noiseur Du bout des lèvres (2015)
Pour qui aime emprunter les chemins de traverse de la chanson française, il est possible d’y faire la rencontre de Simon Campocasso, alias Le Noiseur, homme sensuel et tactile qui “baise la vie du bout des lèvres” et se consume à grands goulées de brunes.
Jane Birkin Classée X (1978)
Dix ans après Comment te dire adieu pour Françoise Hardy, Serge Gainsbourg s’offre sur Ex fan des sixties un nouvel exercice en forme X cette fois confié à Jane Birkin, “classée X parce qu’excessive, lascive…”
Jacqueline Danno Ta peau contre ma peau (1965)
Signée Janine Bertille et Boris Vian, Ta peau contre ma peau a le swing doux et l’âme baladeuse entre les lèvres de Jacqueline Danno également (mé)connue comme doublure-voix pour le chant d’Anouk Aimée dans Lola de Jacques Demy.
Helena Caresse-moi, j’adore ça (2007)
“Je t’ai donné mon corps du soir jusqu’à l’aurore, ne me donne pas ton cœur, j’ai trop peur du bonheur.” En 2007, sur son quatrième album, Helena ravive toute l’audace et le sens du piquant de Serge Revzani dont l’œuvre est trop souvent résumée au Tourbillon de Jules et Jim.
Brigitte Bardot Sidonie (1962)
Comme Helena, Sidonie donne plus volontiers son corps que son cœur car “Sidonie a plus d’un amant, c’est une chose bien connue qu’elle avoue elle fièrement (…) parce que pour elle, être nue est le plus beau vêtement.” Et on se demande si Sidonie n’aurait pas dû s’appeler Brigitte.
Susan Surandon Touch A, Touch A, Touch Me (1975)
De la comédie musicale culte The Rocky Horror Picture Show, on retiendra les prières de Janet, jeune oie blanche (“I’d only ever kissed before”) qui ne demande qu’à devenir vilaine (“I wanna be dirty, thrill me, chill me, fullfill me”).
Serge Gainsbourg L’Eau à la bouche (1960)
Avant Gainsbarre (“Dis, petite salope, raconte-moi comment c’était entre ses bras”), il y eut Serge Gainsbourg (“Cette nuit près de moi tu viendras t’étendre, oui, je serai calme je saurai t’attendre”). Et toi, tu préfères qui ? Docteur Jekyll ou Mister Hyde ?
Leonard Cohen Paper-Thin Hotel (1977)
Si l’on parle souvent du voyeurisme en matière de sexe, est moins souvent évoqué l’ouïssisme. Ici Leonard Cohen écoute jouir son amante dans une chambre contiguë (“Last night I heard you making love to him”) et en tire satisfaction (“I felt so good I couldn’t feel a thing”).
Alain Bashung Vertige de l’amour (1981)
Où il est question d’amours interdites et de “rouquine carmélite”, de kilt et de fuites et de tant d’autres circonlocutions sexuelles qui n’étaient pas montées à l’époque jusqu’au cerveau pré-adolescent de l’auteur de ces lignes, qui écoutait pourtant Vertige de l’amour en boucle.
Bruce Springsteen I’m on Fire (1984)
De l’œuvre du Boss, on souligne rarement le côté chaudard. Ainsi de l’album tout en puissance virile Born in the USA, on ne retient pas nécessairement ce portrait d’un jeune homme en feu (“At night I wake up with the sheets soaking wet”) que l’humide éveille.
Brigitte Fontaine Delta (2013)
Merveille d’écriture que ce Delta en forme d’autoportrait distancié où “la nymphette de plus de vingt mille ans” Brigitte Fontaine est dotée de “flancs de pharaonne” qui “allument les hormones” et d’un “sexe imberbe et doux” qui “fait tilter les matous”. Entre autres qualités.
Philippe Katerine Delta (2013)
La même année que celui de Brigitte Fontaine, on découvre un autre Delta, dû à Philippe Katerine et issu de Magnum, un de ses albums les plus ignorés, hormis pour son single Sexy Cool. Pourtant la moiteur de ce morceau de choix a toute sa place ici.
Catastrophe Party in My Pussy (2017)
“Something great is goin’ on” dans ce titre où l’on honore les félidées. On en regretterait presque que la fête soit trop courte (trois minutes à peine) mais, on le sait, parfois la frustration peut donner du piment à la sexualité.
Yelle J’veux un chien (2020)
En 2014, la Briochine nous proposait, généreuse, deux Nuits de baise sur son album Complètement fou. Six ans plus tard, elle nous fait part d’aspirations différentes et bien senties tel ce polysémique : “Prends-moi bien, mais pas pour une conne” adressé à son “ami mâle” animal et imaginaire.
Émilie Simon I Wanna Be Your Dog (2003)
Avec un aplomb incroyable, la jeune (25 ans alors) Émilie Simon s’approprie sur son premier album le réputé intouchable I Wanna Be Your Dog des Stooges. En émane un irrésistible charme qui laisse penser que cette fille a bel et bien du chien, comme on disait il y a longtemps.
Angèle Ta reine (2018)
C’est le brol dans la tête d’Angèle qui confesse en 2018 sur Ta reine un désir qu’elle pense inavouable, car à l’égard d’une autre femme. Un beau texte à fleur de peau, tout à la fois subtil, touchant et brûlant sur la difficulté d’assumer sa sexualité. Cinq ans plus tard, Angèle a affirmé sa pansexualité.
Tori Amos Icicle (1994)
Une jeune fille se masturbe dans sa chambre alors que ses parents et leurs relations bigotes papotent au salon : “And when my hand touches myself/I can finally rest my head (…) Getting off while they’re all downstairs.” Une situation qui a dû toucher nombre d’ados.
Juliette Armanet Je te sens venir (2017)
“C’est peut-être un peu direct, sans doute un peu incorrect mais j’aimerais faire l’amour, faire l’amour avec toi” : quand Juliette Armanet adapte le I Feel It Coming de The Weeknd, elle le féminise à plaisir et, comme elle, on en veut encore…
Prince Darling Nikki(1984)
Quelques mots (“I met her in a hotel lobby masturbating with a magazine”) offensèrent les oreilles de Tippie Gore, alors que sa fille de 11 ans écoutait Darling Nikki. Elle décida alors de créer le sticker Parental Advisory, bien pratique pour qui veut créer une playlist Sexe. Merci donc, Tippie !
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