Trente-cinq ans après, retour oppressant et réussi des pionniers du heavy-metal qui fait peur. Critique et écoute.
Inventeur du heavy-metal, le Black Sabbath originel – moins le batteur Bill Ward, dont la récente éviction a donné lieu à un psychodrame comme seul le genre en connaît – sort son premier disque depuis 1978. Ajoutons que le guitariste Tony Iommi souffre d’un lymphome depuis deux ans et qu’Ozzy a replongé dans la dope en studio et on verra qu’à côté Dallas n’était pas si impitoyable. Au contraire de 13, au son lourd et clean à la fois, et où – miracle ! – la voix d’Ozzy mixée au premier plan ne déraille jamais.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’über-producteur Rick Rubin voulait un retour à l’inspiration des débuts – intros démesurées, basse ronflante et soli-froid dans le dos. Il a eu gain de cause, en sachant préserver ce grain un peu crade et ce malaise sous-jacent. Mais le Sab’ n’a cure des tables de la loi métallique, comme le prouve le rire sardonique lançant le folky Zeitgeist, où bongos et tambourin achèvent une montée psyché à la Planet Caravan. Quant au bluesy Damaged Soul, lancé tout harmonica dehors, son arrièregoût de soul un peu râpeuse fond bien en bouche. Alors, Dieu est peut-être mort (God Is Dead?, premier single de neuf minutes) mais Black Sabbath, lui, bouge encore. Et sacrément bien !
{"type":"Banniere-Basse"}