Bertrand Burgalat présente chez Tricatel une nouvelle trouvaille répondant au doux nom de Guy Cabay.
On connaît le flair et l’ouïe fine de Bertrand Burgalat pour faire (re)surgir des trésors cachés sur Tricatel. D’Ingrid Caven à David Whitaker, d’André Popp aux Comateens, les exemples ne manquent pas depuis la création de son label en 1995. Cette année, au lendemain de la mémorable soirée Tricatel Machine, dont la compilation éponyme donne à entendre l’extraordinaire single bossa Pôve Tièsse, Bertrand Burgalat sort une nouvelle trouvaille répondant au doux nom de Guy Cabay, un musicien chantant en wallon liégeois, né en 1950 à Polleur.
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Sous l’intitulé programmatique de Cabaycédaire, ce vinyle inespéré et déjà ô combien précieux regroupe deux albums écrits, composés et arrangés par Guy Cabay en 1977 et 1979, introuvables depuis leurs parutions. Leurs titres, Tot-a-Fêt Rote Cou-Dzeûr Cou-D’zos et Li Tins, Lès-Ôtes Èt On Pô D’mi, en disent déjà long sur l’exotisme du wallon liégeois chanté. Les yeux fermés, on jurerait (re)découvrir un artiste brésilien oublié, qui aurait le timbre de Caetano Veloso et la science de l’arrangement de Van Dyke Parks. La voix aussitôt familière de Guy Cabay touche en plein cœur, comme sur Julia Deûs, splendide comptine synthétique d’une minute trente – le Velocity Girl de Guy Cabay. Lequel flirte avec brio entre bossa nova, chanson tropicaliste et latin jazz, sans jamais qu’on puisse l’apparenter à un seul style musical.
Cabaycédaire
Dans cet océan de mélodies limpides, d’harmonies renversantes et de chansons cousues d’or que constitue Cabaycédaire – à se procurer toutes affaires cessantes en ce jour de sortie –, on ne remerciera jamais assez BB de nous offrir une fois encore ce miracle qui nous fait, de jour comme de nuit, courir après une énième (re)découverte d’un territoire discographique trop méconnu ou pas encore assez exploré. D’ailleurs, entre Bertrand Burgalat et Guy Cabay, c’est comme si un fil d’Ariane reliait ces deux compositeurs d’exception entre la France et la Belgique. Encore une Victoire de la musique signée Tricatel.
Édito initialement paru dans la newsletter Livres du 30 Juin. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !
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