La nouvelle comédie de Nanni Moretti, le retour d’Indy et le documentaire choc sur la jeunesse post-soviétique… Voici les films à voir (ou pas) cette semaine.
Vers un avenir radieux de Nanni Moretti
Moretti s’y figure, comme il l’a souvent fait, en cinéaste névrosé qui tente en l’occurrence de réaliser un film historique sur le Parti communiste italien des années 1950, tiraillé entre sa fidélité à la ligne post-stalinienne et sa solidarité avec le peuple hongrois, violemment réprimé par Moscou en 1956. Égal à lui-même, le bientôt septuagénaire se moque de ses idiosyncrasies – comme cette habitude de revoir en famille Lola de Jacques Demy en mangeant de la glace avant de tourner un film – avec une verve qu’il avait délaissée depuis Aprile en 1998, au profit d’un ton plus mélancolique.
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Lire la critique de Jacky Goldberg
Indiana Jones et le Cadran de la destinée de James Mangold
Indy approche des quatre-vingts balais et le film ne prétend pas le contraire (plans assez tendres sur l’anonymat tranquille de la retraite et les bas de contention séchant sur le balcon, répliques comiques de rigueur dans les scènes d’action façon “trop vieux pour ces conneries”). Mais Mangold cherche moins à transfigurer le personnage que la forme. D’où une sublimation de cinéma d’aventure, à la recherche d’un point de fusion dans plusieurs séquences de poursuite d’une beauté si éclatante qu’elles se déchaussent quelque peu du récit et suspendent le film dans une stase esthétique.
Lire la critique de Théo Ribeton
How to save a dead friend de Marusya Syroechkovskaya
Mix réussi d’Harmony Korine, de Jonathan Caouette et de Trainspotting, How to Save a Dead Friend est une fenêtre sur une jeunesse russe marquée du double sceau de la dépression et de la répression. Mais c’est aussi un saut en soi-même. Le film reconnecte au résidu d’emo phase qui subsiste en soi, saisit à la volée le décor d’une chambre d’ado dans les années 2000
Lire la critique de Bruno Deruisseau
Passages d’Ira Sachs
S’ensuit une séquence de fête où Tomas finit par tromper Martin (Ben Whishaw), son copain avec qui il vit depuis des années, avec Agathe (Adèle Exarchopoulos). Et le reste du film délaisse les plateaux de cinéma pour l’intimité des chambres à coucher et le balancement du cœur de Tomas entre ses deux amant·es. Le triangle amoureux plutôt que la mise en abyme du cinéma, Jules et Jim plutôt que La Nuit américaine.
Lire la critique de Bruno Deruisseau
House de Nobuhiko Ōbayashi
Il y a dans House un œil qui s’extirpe d’une bouche, d’intrigantes pastèques, un chat aux yeux laser, des squelettes qui dansent, un fantôme dans un miroir, et une ritournelle entêtante – tantôt joyeusement enlevée, tantôt profondément mélancolique – qui donne la mesure à un film kaléidoscopique, oscillant entre comédie loufoque, surgissements horrifiques et éclats poétiques.
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