Improbable et désirable, le premier album d’un Australien libre penseur. Critique et écoute.
Pas facile d’avoir l’air sain lorsque votre premier album multiplie les références à la théâtralité musicale de Nick Cave et aux rythmes à la fois baroques et toxiques de Tom Waits. Mais Kirin J Callinan se fiche complètement de son image. Composer un rock irraisonnable et écorché lui suffit. C’est en tout cas la première sensation ressentie à l’écoute d’Embracism, oeuvre aussi sauvage que tendue. Laquelle impose d’emblée avec l’austère Halo une intensité effrayante, à coups de groove poisseux et de riffs morveux.
Cette aisance à jouer avec les codes du rock, à rendre charismatique la plus simple des mélodies, à magnifier ses morceaux de cuivres grinçants et de bruissements électroniques peut sans doute s’expliquer par la présence de Kim Moyes (The Presets) à la production et de Chris Taylor (CANT, Grizzly Bear) au mixage, dont on retrouve la patte sur des ballades capiteuses telles que Scraps et Landslide. Grand disque !