Le leader fantasque de Weezer vide ses tiroirs : tordu mais édifiant.
Entre deux retraites méditatives, trois cours à Harvard et éventuellement une tournée, Rivers Cuomo est responsable de dizaines de morceaux oubliés de Weezer, que les fans tentent de répertorier désespérément en un catalogue raisonné. Alone – The Home Recordings of Rivers Cuomo ne va pas résoudre les problèmes des collectionneurs – il aurait fallu un coffret d’au moins six disques. Composée de dix-huit morceaux enregistrés entre 1992 et 2007, cette petite malle aux trésors propose un voyage chaotique dans l’inspiration et l’esprit tordu de Rivers Cuomo, qui a tout fait seul, des chœurs à la batterie. On y trouve quelques œuvres de jeunesse pré-Weezer, dont une demo de Buddy Holly portant déjà parfaitement les germes délirants de la version album, ou deux reprises écorchées, l’une de Gregg Alexander (l’homme d’un seul tube, le You Get What You Give des New Radicals) et l’autre d’Ice Cube, qui confirme que Rivers Cuomo n’est pas fait pour le rap. Une jolie comptine pop, Chess, est suivie par cinq morceaux d’anthologie provenant du projet enterré Songs from the Black Hole, qui raviront les fans ayant pétitionné pour une sortie de ce space-opera. D’autres morceaux encore (Crazy One…) sont très aboutis alors que certains ne sont que de curieuses bribes (Ooh, Wish You Had an Axe Guitar) ou très bruts de décoffrage. Enfin, les ballades fleur bleue révèlent la fragilité de Rivers Cuomo, introverti,nerd et bizarre mais terriblement attachant.
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