Très entourés, les Canadiens revisitent leur classique premier album, « The Trinity Session ».
Les Cowboy Junkies ont passé une grande partie de leur carrière à revisiter, avec brio, celle des autres. De leur Blue Moon Revisited, mélange d’un classique du duo Rodgers et Hart – spécialistes de comédies musicales – avec un air de leur propre inspiration, au Thunder Road de Springsteen en passant par le totalement hanté Sweet Jane de Lou Reed qui les révéla, ou encore l’album de 2005, Early 21st Century Blues, ils ont fait des reprises une belle part de leur répertoire. Aujourd’hui, les Cowboy Junkies revisitent leur propre chef-d’œuvre, The Trinity Session, enregistré il y a vingt ans. Le groupe s’est ainsi retrouvé en novembre 2006 dans l’église de la Sainte Trinité à Toronto, là où avait été enregistré en une seule nuit The Trinity Session. La fratrie Timmins, le bassiste Alan Anton et le collaborateur récurrent du groupe, Jeff Bird, y ont repris en intégralité et dans l’ordre les morceaux de l’album, invitant au passage quelques amis musiciens. La voix magnifique de Natalie Merchant se mêle ainsi à celle de Margot Timmins sur un Misguided Angel bouleversant puis transcende, solitaire, To Love Is To Bury. Le doux Vic Chesnutt emmène Margot Timmins sur Blue Moon Revisited et Dreaming my Dreams with You, poignant, et reprend, seul, Postcard Blues. Troisième invité, Ryan Adams sanglote sur I’m So Lonesome I Could Cry et s’invite sur 200 More Miles. Il se déchire avec Margot Timmins sur le bluesy I Don’t Get It, tandis que Natalie Merchant reprend ce même rôle sur Working on a Building. L’incontournable et narcotique Sweet Jane puis Walking after Midnight donnent une petite place à chacun. The Trinity Session, un des plus beaux disques de folk et blues tristes, trouve là une élégante seconde jeunesse.