Les gamins de Brooklyn sèment le trouble avec un nouveau disque complètement débridé.
Deux ans après leur premier album, Projector, ces cinq gamins qu’on imagine volontiers écouter les Strokes à leurs heures perdues s’affranchissent des manifestes de la scène new-yorkaise des années 2000 et poursuivent leur propre quête.
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Teigneux, le groupe de Brooklyn relâche les muscles, cesse un peu de se prendre au sérieux et s’offre une entrée en matière fracassante avec 2122, qui inaugure un second disque effréné et cousu dans tous les sens. Quand ils ont débarqué en 2021 avec le single Disco, ces cinq gars affirmaient déjà un goût certain pour le patchwork et les orchestrations étoffées, dont ils font le mantra de 3D Country.
Une lecture compulsive de notre époque
Désormais, Geese s’autorise à tout cramer et à brailler sur des titres expéditifs (Mysterious Love), file sous le soleil brûlant de l’indie rock des nineties (Cowboy Nudes), injecte des chœurs façon gospel (I See Myself), travaille ses épopées (Undoer) et s’élance même, sans trop s’embourber, sur une ballade kitsch secouée par la gouaille (Gravity Blues).
Dans une Amérique post-Trump, la bande de Cameron Winter livre une lecture compulsive de notre époque et casse les arcs narratifs comme on émiette le grand récit des États-Unis. En témoigne St. Elmo, qui clôt l’album en fanfare postpunk allumée, d’où surgit une voix distordue sur fond de verre brisé. Quelque part entre les iconiques Talking Heads et les confrères perchés de Squid, Geese se révèle sous son meilleur jour.
3D Country (Partisan Records/PIAS). Sortie le 23 juin. En concert à La Maroquinerie, Paris, le 16 septembre.
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