L’été sera froid, noir, et d’une beauté saisissante avec Devon Welsh : critique et écoute.
L’été ? Oubliez. Pas de légèreté ensoleillée, aucun ciel bleu sous les nuages sorciers du plutôt congelé Impersonator, deuxième album du Montréalais Devon Welsh, désormais accompagné de l’instrumentiste Matthew Otto.
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Les histoires d’amour, espoirs d’amour, messages d’amour ne sont ici que les lointaines, désespérées et tremblantes étoiles d’un univers noir d’encre, rouge sang, pâle comme la mort. “Je me sens comme un gamin, je vois des monstres se pencher sur mon berceau”, chante ainsi Welsh sur This Is Magic ; “Quelqu’un est tombé, abattu dehors : ton père est mort” sur la terriblement nommée Childhood’s End ou “Les chansons les plus ringardes finissent sur un sourire : celle-ci ne se terminera pas ainsi, mon amour”, sur Bugs Don’t Buzz : pas vraiment LOL.
Musicalement, le Canadien a expliqué vouloir “créer des espaces négatifs” : malgré des arrangements en délicats filigranes, bien plus complexes qu’il n’y paraît à la première écoute, c’est effectivement la sensation d’un minimalisme à gravité zéro qui règne sur Impersonator.
Mais ces textes terribles, la grâce de cette voix profonde, la beauté pure de ces morceaux offrent à ces interstices une vie passionnante, la beauté dramatique de la tristesse sincère, une magnifique grêle de larmes.
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