Ce vendredi 2 juin, un internaute a été condamné à huit mois de prison dont deux mois ferme pour cyberharcèlement et lesbophobie à l’encontre de la chanteuse Hoshi.
Aux Victoires de la musique en 2020, Hoshi embrasse une danseuse sur scène après avoir interprété sa chanson Amour censure, qui dénonce l’homophobie. Elle subit par la suite un raid lesbophobe sur les réseaux sociaux. L’un des harceleurs de la chanteuse, prénommé Maël, a été identifié comme l’un·e des auteur·ices des messages homophobes répétés qu’elle a reçus et traduit devant la justice.
Le tribunal correctionnel a ce vendredi 2 juin condamné l’internaute à huit mois de prison, dont six avec sursis probatoire. Le prévenu devra également verser 5 000 euros de dommages et intérêts à l’artiste de 26 ans. Le cyberharceleur encourait jusqu’à six ans de prison pour harcèlement moral en ligne, aggravé par le fait qu’il attaquait la victime en raison de son orientation sexuelle.
“Le cyberharcèlement et l’homophobie ne restent pas impunis”
Le condamné n’était ni présent ni représenté par un avocat lors de l’audience. “Le cyberharcèlement et l’homophobie ne restent pas impunis”, a réagi la chanteuse, absente elle aussi. Dans une lettre lue par son avocate, Laura Ben Kemoun, elle écrit qu’elle “n’avait pas la force” d’assister au procès et “pas l’envie de retourner dans cette bulle d’angoisse“, où des “milliers de harceleurs se cachent derrière des pseudos”. Elle témoigne également avoir eu 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT) suite à la vague de harcèlement dont elle a été victime.
Maël a reconnu avoir insulté la chanteuse lors de son audition par les enquêteur·ices. De plus, il a créé plusieurs comptes pour contourner la modération des réseaux sociaux. Pour se défendre, le jeune homme a déclaré n’avoir jamais rien écrit de “diffamant” ni de “menaçant” mais avoir simplement envoyé des “messages peu cordiaux“, “des paroles en l’air”, qu’il “ne se sentait pas bien” et qu’il avait voulu “se défouler”.
En janvier 2023, Hoshi dénonçait la campagne de cyberharcèlement homophobe et misogyne qu’elle subissait depuis trois ans. Elle avait partagé sur ses réseaux sociaux les messages haineux qu’elle recevait quotidiennement.