Retour à la mélodie pour Sebastien Tellier, sur un album cousu main et presque exclusivement instrumental. Critique et écoute.
Le disque débute par un Adieu. Comme un symbole, ce premier morceau de la nouvelle collection Tellier vient refermer la parenthèse mégalo ouverte sur le très cérémonieux My God Is Blue. Pour célébrer les funérailles de son délire christique de 2012, le barbu propose une introduction lyrique qui sonne comme un épilogue. Quelques notes de piano, une voix de tête aérienne et un solo de guitare sinistre finissent de nous convaincre : le prophète est bien mort, emportant avec lui son emphase et sa grandiloquence.
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Sur Confection, Sebastien Tellier n’exagère plus sa musique et laisse libre cours aux mélodies, qu’il exhibe dans leur plus simple appareil. Seul titre de l’album où le musicien Tellier se fait chanteur, L’Amour naissant rallume la flamme fatale de ses premiers albums. Et, comme sur une bande originale, on découvre plusieurs incarnations de la ritournelle gainsbourienne au fil d’une tracklist en forme de labyrinthe (L’Amour naissant II, L’Amour naissant III). L’impression de revivre les mêmes moments dans différentes perspectives transforme l’écoute de l’album en un parcours captivant où chaque nouvelle composition prend la suite logique de la précédente. Sans jamais verser dans la monotonie.
En milieu d’album, Waltz, ballade surréaliste portée par des synthés plus que vintage, confronte les idées du musicien à la folie prescriptrice initiée par Jean- Jacques Perrey dans les années 60 et 70 avec des disques comme Musique électronique du cosmos ou Moog Indigo. Une renaissance par le passé pour Sebastien Tellier qui, grâce à des titres comme Coco, Curiosa et Le Delta des amours, parvient même à rénover le souvenir de François de Roubaix. Au niveau visuel, l’artwork et la pochette (signée Mondino) confirment la sobriété de l’album. On y découvre un portrait en noir et blanc de Sebastien Tellier, ligoté et bâillonné par le prolongement des lignes d’une partition de musique. La plus douce des camisoles.
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